Les constructeurs allemands s’inquiètent de la pression sur les prix en Chine

Les constructeurs allemands s’inquiètent de la pression sur les prix en Chine
Les constructeurs allemands s’inquiètent de la pression sur les prix en Chine

La Chine est restée le premier partenaire commercial de l’Allemagne pour la huitième année consécutive en 2023, juste devant les États-Unis. Mais sur fond de ralentissement économique dans les deux pays, le premier trimestre 2024 a marqué un point d’inflexion : les importations en provenance du géant asiatique ont chuté de 11,7% sur un an, reléguant le pays au rang de deuxième partenaire commercial de Berlin. les trois premiers mois de l’année.

Pour 61 % des entreprises interrogées par la Chambre de commerce allemande, le « pression sur les prix » est de loin la plus grande difficulté. La faible demande (51 %), liée au ralentissement de la deuxième économie mondiale, et les tensions géopolitiques (37 %) suivent en tête des inquiétudes, selon la Chambre, qui a interrogé 186 entreprises. Les constructeurs automobiles représentent 21% des répondants.

Une guerre des prix au détriment de la rentabilité

Les constructeurs allemands se retrouvent donc fortement impactés par la situation économique de leur pays et de la Chine. Le ralentissement économique, qui pèse sur la consommation des consommateurs, a conduit ces derniers mois à une guerre des prix entre constructeurs au détriment de leur rentabilité.

Là ” pression sur les prix ” Est ” le résultat bien sûr d’une surcapacité, mais nos entreprises sont conscientes qu’elles ne pourront survivre à cette période que si elles deviennent plus compétitives », a estimé Maximilian Butek, un responsable de la Chambre allemande, lors d’une présentation vendredi.

Les constructeurs étrangers, qui peinent à s’adapter à l’électrification rapide du parc automobile en Chine, sont désormais menacés sur leur territoire par les véhicules chinois. Les importations européennes de véhicules électriques chinois sont passées de 57 000 en 2020 à 437 000 en 2023, selon l’Institut américain Peterson pour l’économie internationale.

Pour rappel, la Chine est le premier marché automobile mondial et le plus avancé en matière de véhicules électriques. Des dizaines de marques locales innovantes y ont émergé ces dernières années, notamment grâce à des subventions à l’achat. Le leader incontesté en Chine est BYD. En 2023, il affiche un bénéfice record et annonce sa volonté d’entrer dans le top cinq des groupes automobiles européens. En mars, elle est devenue la première à franchir la barre symbolique des sept millions de véhicules produits (mélangés hybrides et électriques) depuis son entrée sur ce créneau.

Voitures électriques : l’Europe menace d’augmenter fortement les droits de douane (+38%) sur les modèles chinois importés

Les droits de douane imposés à la Chine par l’UE n’enthousiasment pas l’Allemagne

La Commission européenne a annoncé mercredi vouloir imposer des droits de douane supplémentaires de 17,4% sur BYD, 20% sur Geely et 38,1% sur SAIC à partir du 4 juillet, après près de neuf mois d’enquête. Pékin a également menacé de porter plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) suite à cette annonce. L’Allemagne reste réservée sur ces mesures, craignant des représailles pour ses géants de l’automobile. “ Les tarifs douaniers proposés par l’UE n’augmenteront pas la compétitivité » estime Maximilian Butek. ” Nous préférons donc investir dans la compétitivité (…) plutôt que d’essayer de protéger l’industrie automobile », insiste le dirigeant, notant que les constructeurs allemands sont « dépendant » du marché chinois.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la visite du ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck. Ce poids lourd du gouvernement, issu du parti Vert, « ne pourra pas éviter d’aborder le sujet » L’UE impose des taxes sur les véhicules électriques chinois, mais cela « ne parle pas et ne négocie pas au nom de la Commission européenne, c’est la Commission européenne elle-même qui le fait » a souligné un porte-parole du ministre de l’Economie. Le ministère a déclaré cette semaine qu’il misait sur le dialogue entre Pékin et Bruxelles pour trouver un terrain d’entente sur les conditions d’une concurrence loyale dans le secteur des voitures électriques. ” La Commission européenne elle-même a clairement exprimé son intérêt à trouver une solution avec le gouvernement chinois. Nous soutenons bien entendu ces discussions », a répété le ministère allemand de l’Économie.

(Avec l’AFP)

 
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