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Ukraine : Zelensky espère une « paix juste le plus rapidement possible » lors du sommet en Suisse
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé samedi son espoir de parvenir “à une paix juste le plus rapidement possible” au début du premier sommet de paix en Ukraine qui se tient en Suisse, sans la Russie. “Tout ce qui sera convenu (lors de ce sommet) fera partie du processus de rétablissement de la paix dont nous avons tous besoin”, a déclaré M. Zelensky, ajoutant : “Nous verrons l’histoire s’écrire lors de ce sommet”. Quelque 90 pays y participent mais ce sommet affiche des ambitions mesurées en l’absence de la Russie et de la Chine. “Ensemble, nous faisons le premier pas vers une paix juste”, a déclaré le président ukrainien, ajoutant que “le monde est plus fort” que Vladimir Poutine. Mais le président russe a posé vendredi la capitulation de facto de l’Ukraine comme condition des négociations. Des demandes rejetées par Kiev et ses alliés, à l’image de la chef du gouvernement italien Giorgia Meloni samedi qui les a qualifiées de « propagande ». « Le fait que Poutine ait présenté hier cette proposition de paix stupide montre qu’il panique clairement », a également affirmé le Premier ministre néerlandais sortant Mark Rutte, lors de son arrivée au Sommet. L’Ukraine arrive “en position de force” au sommet après la réunion du G7, l’accord de principe des 27 sur l’ouverture à l’adhésion à l’UE et la décision de l’OTAN de piloter directement le soutien militaire à l’Ukraine, a déclaré aux journalistes le président finlandais Alexander Stubb. « Faire l’histoire est probablement un grand mot, mais nous devons commencer à l’écrire », a-t-il déclaré. La présidente suisse Viola Amherd, aux côtés de son homologue ukrainienne, voit déjà plus loin que ce week-end. « Nous pouvons préparer le terrain pour des discussions directes entre les belligérants, explique-t-elle. «Si nous voulons inspirer un processus de paix, la Russie doit également être impliquée à un moment donné. C’est clair pour tout le monde », a-t-elle déclaré. Un deuxième sommet est prévu, auquel Kiev espère la participation d’une délégation russe. «La prochaine conférence ne doit absolument pas avoir lieu sans la Russie. Nous devons parler à l’ennemi. , a lancé la présidente slovène Natasa Pirc Musar. Pour obtenir un maximum de soutien, les Suisses ont tenté d’inviter le plus de pays possible, non sans difficulté. Parmi les pays émergents des Brics, seule l’Arabie Saoudite envoie son chef de la diplomatie. Le Brésil, l’Inde et même l’Afrique du Sud ont des envoyés de rang inférieur. Pékin n’entend pas envoyer d’émissaire en l’absence de Moscou. – Prisonniers et enfants déportés – La réunion, qui se tient dans la station ultra-chic de Burgenstock, perchée au-dessus du lac des Quatre-Cantons, débutera par une séance plénière samedi en fin d’après-midi, suivie d’un dîner. La déclaration finale est toujours en discussion. La Suisse a accédé à certaines demandes de M. Zelensky et de ses alliés, selon l’agence suisse Keystone-ATS, citant une source ukrainienne bien informée. Les termes « agression russe » et « intégrité territoriale » de l’Ukraine figureraient ainsi dans la dernière version du projet de déclaration. Dimanche, trois sujets seront abordés en groupes de travail : la sûreté nucléaire, la liberté de navigation et la sécurité alimentaire, et les aspects humanitaires, notamment le sort des enfants ukrainiens déportés vers la Russie. Le Premier ministre irlandais Simon Harris a dénoncé ce « vol d’enfants », indiquant qu’il s’attendait à ce que leurs expulsions « s’accentuent à l’approche des mois d’été, alors qu’on entend des références dégoûtantes aux programmes de vacances en Russie ». Les Ukrainiens réclament le retour de près de 20 000 mineurs « déportés ou déplacés de force » vers la Russie. L’un des thèmes majeurs est de voir « comment on peut ramener les enfants déportés » grâce à l’aide d’autres Etats ou d’organisations internationales, a déclaré Didier Reynders, commissaire européen à la Justice. En Ukraine, sur le front oriental de Donetsk, où se déroulent de violents combats, les militaires doutent de ce grand rassemblement diplomatique, tout comme les experts. A Lucerne, située à quelques kilomètres du Burgenstock, des dizaines de personnes se sont rassemblées, brandissant des drapeaux ukrainiens, pour exiger davantage d’efforts pour la libération des prisonniers de guerre ukrainiens. Originaire de Marioupol, Hanna, qui ne veut pas donner son nom car son mari a été capturé il y a deux ans, vient de Suède : « Je ne peux pas dire que je suis très optimiste, mais j’attends des résultats. Il pourrait y avoir des processus d’échange de prisonniers de guerre”, a-t-elle déclaré à l’AFP. – Des milliards et des alliances – La vice-présidente américaine Kamala Harris, qui représente le président Joe Biden revenu aux Etats-Unis après le G7 en Italie, est arrivée au sommet avec une aide de plus de 1,5 milliard de dollars, principalement pour le secteur énergétique et pour l’aide humanitaire. Volodymyr Zelensky, arrivé vendredi soir, vient de passer ces dernières semaines à plaider sa cause à travers le monde et du G7 jusqu’en Italie avec un prêt de 50 milliards de dollars en poche. Les fonds seront garantis par les intérêts qui proviendront des avoirs russes gelés depuis le début de l’invasion. Pour Vladimir Poutine, il s’agit « d’un vol qui ne restera pas impuni ». Le président ukrainien a également signé des accords de sécurité avec les États-Unis et le Japon en marge du G7, et reçoit à nouveau des armes des États-Unis après de longs mois d’attente qui ont mis son armée en grande difficulté. Finalement vendredi soir, les 27 ont donné leur « accord de principe » sur l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE.burs-apo/vog/ lpt
