“C’est quand même assez spectaculaire ce qu’on a vécu cette semaine”rappelle Jérôme Fourquet. « S’il fallait retenir un mot, ce serait celui d’accélération : accélération de la recomposition politique et du temps politique. avec déjà ce coup de tonnerre des résultats des élections européennes, et aussitôt après, l’annonce de la dissolution. Cela a, comme une réaction chimique, lorsqu’on insère le catalyseur, permis à tout cela de se mettre en mouvement à une vitesse assez étonnante. Qui aurait pu parier il y a une semaine que les gauches irréconciliables, qui s’étaient affrontées très violemment tout au long du processus. Campagne européenne, en 24 ou 48 heures signer un accord de candidature commune ? Tout cela a été permis, une fois de plus, par décision du Président de la République.»
Salomé Berliou, qui a beaucoup travaillé sur la jeunesse, notamment en milieu rural, analyse la montée du Rassemblement national… Et relativise sa présentation comme un « parti de la jeunesse ». « Sur les résultats du 9 juin, on est encore sur quelque chose d’assez classique. D’abord, le premier parti des jeunes reste l’abstention : 65% des jeunes ne sont pas allés voter. Cela montre aussi que les différentes listes n’ont pas réussi à s’adresser directement aux jeunes, à leur faire passer des messages sur des sujets qui les intéressent directement : le logement, la mobilité… »
« La deuxième chose, c’est que les jeunes Français votent plus à gauche que le reste des Français. Et enfin, sur cette question du vote RN et de la jeunesse, il faut aussi relativiser l’idée d’une grande vague bleue-marine qui emporterait, notamment, la jeunesse. Si l’on prend la jeunesse française dans son ensemble, abstention comprise, il n’y a que 10% des moins de 35 ans qui ont décidé de voter pour le RN. Après, on peut le dire ! intéressé par pourquoi ils ont décidé de le faire.
