l’activité touristique dans l’Himalaya

l’activité touristique dans l’Himalaya
l’activité touristique dans l’Himalaya

Atteindre le toit du monde est le rêve de nombreux alpinistes. L’un des sommets de l’Himalaya, le K2 est considéré comme le plus compliqué. Depuis quelques temps, l’ascension de l’Everest est devenue de plus en plus accessible grâce aux agences de voyages népalaises. De plus en plus de touristes, ce qui n’est pas sans conséquences. C’est le sujet du travail du journaliste et alpiniste grenoblois François Carrel.

Accéder au toit du monde quand on voit les vidéos circuler sur les réseaux sociaux semble accessible. Réussir l’ascension des sommets à 8 000 mètres d’altitude semble aujourd’hui accessible, alors qu’il y a quelques années ils étaient réservés aux plus grands alpinistes. François Carrel, journaliste indépendant et alpiniste grenoblois, a publié un livre, Affaires de l’Himalaya, une enquête sur la banalisation des ascensions de ces sommets.

« Le nombre de personnes ayant atteint le sommet ces dernières années s’est multiplié. Nous sommes confrontés à une culture commerciale himalayenne que je qualifie même d’industrielle car contrôlée par les Népalais, ce qui est nouveau.explique le journaliste. Cette maîtrise permet à un certain nombre de personnes de bénéficier de la logistique, des équipements, du savoir-faire, et de rendre ce sommet accessible aux touristes.

Pour gravir l’Everest, comptez entre 30 000 et 80 000 $. Auparavant, il fallait être en bonne condition physique, ce n’est plus un prérequis. Le prix comprend un accompagnement personnalisé pour les bouteilles d’oxygène “ce qui réduit la difficulté et le danger en haute altitude”, développe François Carrel. A cela s’ajoutent un ou deux guides népalais qui ont installé des cordes pour ouvrir le passage. «C’est comme une via ferrata»décrit le journaliste.

Malgré le prix élevé, cela ne semble pas dissuader les touristes. En 67 ans, seuls 377 grimpeurs avaient réussi l’ascension du K2, considéré comme le plus haut sommet du monde. Il y en avait 200 rien qu’en 2022, selon les autorités pakistanaises. “Ça a été un choc pour tous les observateurs”note l’alpiniste grenoblois.

Conséquences de cet afflux de touristes : des problèmes de sécurité mais aussi des problèmes écologiques, car « Les Népalais utilisent des hélicoptères pour installer des camps », évoque François Carrel. Une association se mobilise pour collecter les déchets et sensibiliser à l’impact écologique de cet afflux de touristes dans la région. En 2019, des études scientifiques, réalisées dans le cadre d’une mission National Geographic, rapportaient la présence de microplastiques au sommet de l’Himalaya.

C’est un mythe en voie de disparition. Ce n’est plus une réalisation mais un produit touristique que l’on achète.

François Carrel

Journaliste et alpiniste

Le Mont Blanc pourrait-il subir le même sort ? « Il y a des pics de fréquentation mais ils sont beaucoup plus dispersésselon François Carrel. C’est un tout autre monde, on est à 4000 mètres, les techniques sont moins exigeantes, l’assistance aussi, on est dans quelque chose qui ressemble à de l’alpinisme sur le Mont Blanc. À 8 000, il disparaît malheureusement.»

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV ateliers pour prévenir les risques de chutes chez les personnes âgées
NEXT L’icône mondiale Shania Twain et les rockers canadiens à succès Our Lady Peace seront en tête d’affiche du Rogers Festival lors de la série de concerts finales à Edmonton