l’essentiel
Valérie Rabault est soutenue par le Nouveau Front populaire dans la première circonscription. Elle craint le défi qui l’attend face à Brigitte Barèges et Catherine Simonin.
Comment avez-vous réagi à la dissolution dimanche soir ?
Je trouve cela irresponsable. Dans d’autres pays où les partis politiques au pouvoir ont perdu les élections, ils n’agissent pas en prononçant leur dissolution. Je trouve que ce n’est pas digne d’un président de la République et de la situation actuelle. Il y a une guerre sur le continent européen, un conflit au Moyen-Orient qui est très important, nous sommes à trois semaines des Jeux Olympiques… C’est irresponsable !
Comment interprétez-vous ce geste politique ?
Je ne sais pas. Un accès de colère ? On voit bien cette semaine que les expressions du chef de l’Etat ou de son groupe politique ne sont pas coordonnées.
Vous vous dites tout de suite que vous êtes candidat à votre succession ?
Je me dis que c’est irresponsable, donc il faut faire preuve de responsabilité. Le résultat des élections européennes était là : le message de Raphaël Glucksmann m’a fait du bien, il y a une responsabilité à assumer.
Avez-vous participé aux discussions des partis de gauche ?
Je n’ai pas participé aux discussions mais je les ai suivies. J’ai mis des lignes rouges, elles ont été entendues. La priorité est de répondre aux préoccupations de pouvoir d’achat. L’inflation ruine la vie de nos concitoyens. C’est une priorité absolue.
Ces élections législatives sont-elles l’occasion d’une recomposition de la vie politique française ?
Je ne fais pas de pronostic, nous verrons le résultat des élections législatives le 7 juillet. Nous avons une priorité : que l’extrême droite n’arrive pas au pouvoir. J’en appelle à tous ceux qui pensaient que le président serait son rempart. Aujourd’hui, nous sommes les seules défenses.
Comment voyez-vous cette élection avec Mme Barèges et Mme Simonin, désignées par Renaissance ?
Je vois qu’il y a une candidate qui s’appelle Madame Barèges-Bardella, c’est très clair.
Elle a des mots très durs pour vous et pour vos alliés.
Depuis 2012, j’ai l’habitude d’entendre des choses horribles sur moi-même. Je fais un constat très clair. Elle a été élue députée à deux reprises et n’a jamais occupé de poste de responsabilité à l’Assemblée nationale. Pour ma part, j’ai été rapporteur du budget, puis président de mon groupe et enfin premier vice-président de l’Assemblée, qui sont des postes qui laissent des marges de manœuvre. Honnêtement, en 2022, je n’aurais jamais imaginé être élu premier vice-président. Je l’étais parce que les députés ont voté pour moi au-delà des clivages politiques. Je veux être un élu constructif pour nos concitoyens, avec l’envie de chercher des solutions. Cela nécessite d’être capable de nuancer, sans sectarisme. Quelques exemples : J’ai réussi à faire voter à l’unanimité une loi pour contrer les pénuries de médicaments qui mettent à mal la vie de nos concitoyens, j’y suis parvenu en négociant avec les groupes politiques. Je me suis battu pour obtenir une augmentation de la prime de Noël pour les mères célibataires, pour les retraites agricoles. Autre exemple : pendant le Covid, le gouvernement a mis en place un fonds de soutien de 1 500 euros par mois pour les restaurateurs. Nous avons réussi à le porter à 10 000 euros, alors que j’étais alors dans l’opposition. Mon état d’esprit est d’être constructif pour les Tarn-et-Garonnais et les Français. C’est une très grande différence entre le candidat LR/RN et moi.
Et au programme ?
La priorité est le pouvoir d’achat. Si vous voulez encore un exemple qui me différencie du candidat LR/RN. La ville de Montauban dont elle est maire est celle qui, sur les 195 communes du Tarn-et-Garonne, a le taux de taxe foncière le plus élevé ! Pour les propriétaires montalbanais, le montant de la taxe foncière a augmenté de 25 % depuis 2019. Et tous ne sont pas riches, certains ont de petites retraites, et se retrouvent étranglés.
La candidate LR/RN affirme que sa priorité est la sécurité. Mais lorsqu’elle était députée, elle a voté pour la suppression de 10 000 postes dans la police.
Je ne communique pas sur papier glacé, ce qui compte ce sont les actes. Je n’ai jamais trahi mes valeurs politiques, même lors d’élections difficiles, je reste sur cette ligne lorsqu’elle devient Mme Barèges-Bardella. La deuxième priorité est la santé : les médicaments et les médecins.
Votre nom revient pour Matignon ou pour le gouvernement. Accepteriez-vous ces opportunités ?
Je me bats pour que nous soyons majoritaires. Dans ce cas, je dirais oui. Il y a urgence, les gens en ont absolument marre. Il existe un dysfonctionnement vertigineux de l’État, censé protéger les citoyens, auquel il faut mettre un terme.
Qui est votre remplaçant ?
Je suis fidèle. Je suis parti avec Morgan Tellier en 2022, je continue avec lui.
