l’essentiel
Alors que la France connaît ses premiers incendies de forêt, le Tarn présente ces nouveaux moyens de lutte contre les incendies : de nouveaux véhicules ou encore des équipes de « brûlage dirigé ».
Un nuage de fumée s’élève de Cap Découverte en début d’après-midi. Trois camions de pompiers sont déployés pour protéger les bâtiments. Les lances à incendie entrent en action. La situation dangereuse est immédiatement maîtrisée. Il s’agissait en fait d’une simple démonstration de défense d’un point sensible. Sous les yeux du préfet, du président du conseil départemental du Tarn et de différents élus, le SDIS (service départemental d’incendie et de secours) a lancé sa campagne incendie de forêt 2024 à Cap Découverte.
Au lendemain du premier grand incendie de l’année dans le Var qui a ravagé 600 ha et mobilisé 700 pompiers.
Risque d’incendie accru
« Ce qui se passe aujourd’hui sur l’arc méditerranéen se passera à l’intérieur du pays », estime Michel Benoît, président du conseil d’administration du SDIS. La forte mobilisation des moyens de combat dans le Tarn à l’été 2022 (400 incendies et 400 ha) nous a amenés à nous remettre en question et à nous moderniser face aux dangers à venir.
Afin de répondre à des risques accrus, le SDIS a bénéficié d’un fonds spécifique de 2 millions de l’État et d’une enveloppe complémentaire de 5 millions du Département.
Ce financement a permis l’acquisition de 4 nouveaux véhicules de pompiers, chaque engin coûtant la modique somme de 300 000 euros. Ils sont équipés d’une pompe haute pression qui économise l’eau et les rend plus efficaces. Ils seront affectés aux casernes de Castres, Carmaux, Mazamet et Gaillac.
Une dizaine de camions du même type sont également annoncés pour 2025. Selon Michel Benoît, d’ici 4 à 5 ans, le parc de véhicules devrait être augmenté d’une vingtaine de machines.
Dans le même temps, il n’y a pas eu de renfort dans l’effectif tarnais. «Nous avions anticipé, indique Michel Benoît, avec une campagne de recrutement de 19 pompiers de 2019 à 2022. Nous misons sur le volontariat.»
Le Tarn dispose également d’une équipe « brûlage contrôlé » composée de 12 « brûleurs » formés dans les Pyrénées-Orientales. Equipé de tronçonneuses, débroussailleuses et autres équipements, il a une action préventive en réalisant des brûlages planifiés et contrôlés en vue de réduire la masse de carburant présente. Il peut réaliser des tirs tactiques pour limiter le développement des incendies et sécuriser le travail des pompiers. Le capitaine David Olivarès a présenté le travail de son équipe qui peut intervenir dans des endroits inaccessibles aux machines.
Trois secteurs ciblés
La lutte contre les incendies de forêts implique l’action de différents services. Les pompiers sont soutenus par l’ONF (office national des forêts) et la Défense des Forêts contre les incendies mais aussi la protection civile ou la Croix Rouge. Des patrouilles préventives ont vu le jour afin de détecter les risques, notamment dans les zones touristiques.
Trois secteurs sont particulièrement visés avec les massifs de la Grésigne, du Sidobre et de la Montagne Noire. La technologie des drones est également utile.
Dans le Tarn, la plupart des feux de forêt sont d’origine humaine mais non criminelle. Le colonel Jimmy Gaubert a appelé à la vigilance de l’ensemble de la population. Une population qui sera informée dans quelques semaines par des bulletins de risques quant à la météo.
