Le fils de Lilian Thuram, connu pour ses engagements contre l’extrême droite, avait clairement des messages à faire passer. Si ses coéquipiers avaient simplement appelé ces derniers jours à la mobilisation pour voter, il est le premier acteur à se positionner contre la montée du Rassemblement national et ses idées, brisant la neutralité qui prévalait jusque-là. Extraits.
Le JDD. Quel regard portez-vous sur la situation politique actuelle en France ?
Marcus Thuram. C’est triste, c’est très grave. On l’a appris après notre match contre le Canada. C’est la triste réalité de notre société d’aujourd’hui et le résultat de certaines émissions de télévision qui promeuvent ces idées. Dire à tout le monde d’aller voter est un acte citoyen, mais cela ne suffit pas, il faut se battre au quotidien pour que le RN ne passe pas. En équipe de France, j’espère que tout le monde partage mon avis. Il ne suffit pas de dire qu’il faut aller voter. Il faut aussi expliquer comment on en est arrivé là et comment on s’en sort.
Pensez-vous que vous êtes un exemple pour les jeunes et avez-vous une responsabilité ?
Ce n’est pas très compliqué pour moi de m’exprimer là-dessus, cela vient de ma personnalité et de mon éducation. A titre d’exemple, il y a beaucoup de gens qui me suivent sur les réseaux, je dois faire passer certains messages.
Le reste après cette annonce
En parles-tu avec ton père Lilian ?
Mon père ne m’encourage pas à faire autre chose que d’être un garçon bien élevé. Mais en grandissant avec lui, en discutant avec lui, je me sens responsable de garder ce genre de messages.
En équipe de France, j’espère que tout le monde partage mon avis
Vous dites que vous espérez que tout le monde partage votre avis en équipe de France. Avez-vous des doutes à ce sujet ? Envisagez-vous de prendre des initiatives collectives en ce sens ?
Je n’ai aucun doute que les gens de l’équipe de France partagent ma vision des choses. Nous sommes dans un pays libre, où chacun doit faire ce qu’il pense être juste. Je me tiens devant vous et je dis certaines choses, d’autres peuvent les penser et ne pas les dire, je respecte la volonté de chacun, mais je n’ai aucun doute. C’est à chacun de ressentir comment il veut gérer cette situation, je ne suis pas là pour forcer les gens. Certains sont plus modestes, je suis là car grâce à mon père j’ai suffisamment de contrôle sur cette situation pour pouvoir en parler.
À quelles émissions de télévision pensez-vous lorsque vous évoquez la volonté de relever le RN ?
Je ne veux pas citer d’émission en particulier, mais quand je suis en Italie et que j’allume la télé, je vois certains débats et je pense que c’est pour faire monter le RN.
