ÉDITORIAL. Le plan de paix de Trump en Ukraine : une course contre la montre

ÉDITORIAL. Le plan de paix de Trump en Ukraine : une course contre la montre
ÉDITORIAL. Le plan de paix de Trump en Ukraine : une course contre la montre

Réélu largement président des Etats-Unis le 5 novembre, Donald Trump espère débuter son mandat le 20 janvier par un succès diplomatique aussi retentissant qu’actuellement improbable : la fin de la guerre en Ukraine ? En tout cas, le futur président peine à tenir sa promesse de campagne de mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie « en 24 heures ». « J’ai un plan très précis pour arrêter l’Ukraine et la Russie », avait assuré l’ancien président américain lors d’un entretien en septembre, indiquant qu’il ne le dévoilerait pas afin d’entretenir l’effet de « surprise ». Mais pour l’heure, ce plan reste bien mystérieux…

Selon la presse américaine, Donald Trump, qui aurait eu plusieurs conversations téléphoniques avec Vladimir Poutine depuis son départ de la Maison Blanche en 2020, aurait appelé cette semaine le président russe pour lui demander de ne pas provoquer une escalade en Ukraine. Une conversation démentie par l’équipe de transition de Donald Trump ainsi que par le Kremlin. Mais des liens directs ou indirects se sont tissés entre les deux dirigeants, qui se sentent faits du même bois. Le Kremlin a également estimé dimanche dernier que le républicain avait envoyé des « signaux positifs » pendant la campagne concernant le conflit, puisqu’il avait évoqué une possible « paix » et n’avait pas montré de « volonté d’infliger une défaite stratégique à la Russie ».

Jusqu’à présent, deux lignes semblaient se dégager parmi les conseillers de Trump : celle de Mike Pompeo, ex-secrétaire d’État, favorable à faire pression pour qu’un règlement du conflit ne semble pas donner une victoire majeure à Moscou. Et celle, en revanche, de Richard Grenell, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne, favorable à une fin de la guerre au plus vite, quitte à contraindre Kiev à de grosses concessions… Cette seconde option semble tenir la corde à en juger par la nomination au poste de secrétaire d’État de Marco Rubio, le très à droite sénateur de Floride, qui a estimé début novembre qu’il fallait « mettre fin » à la guerre en Ukraine. Quant au nouveau secrétaire d’Etat à la Défense, Pete Hegseth, présentateur de Fox News, il juge la guerre en Ukraine « pâle » comparée à la criminalité ou au wokisme aux Etats-Unis…

De quoi inquiéter Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a encore insisté la semaine dernière, avant la réunion de la Communauté politique européenne à Budapest, sur le fait que toute concession territoriale serait « inacceptable » pour l’Ukraine et « suicidaire » pour l’Europe. Mais sans un soutien clair et massif des Européens et après presque trois ans d’une guerre épuisante pour son peuple, Zelensky sait bien qu’un nouveau chapitre s’ouvrira inévitablement lorsque Donald Trump entrera à la Maison Blanche. Vladimir Poutine le sait aussi.

Ce qui explique pourquoi chaque camp, avant l’arrivée de l’hiver, s’est lancé dans une course contre la montre et a tenté de maximiser son avantage sur le terrain, dans le cas où un plan Trump consisterait en un gel du front de ligne et sa transformation en une démarcation démilitarisée. zone.

Nous n’en sommes pas encore là et Donald Trump, lors de son premier mandat, n’a pas toujours fait ce qu’il disait. En maintenant le lien avec lui et en proposant de réaliser « la paix par la force », Volodymyr Zelensky a peut-être tracé la voie de crête qui pourrait in fine séduire l’imprévisible 47e Président américain.

 
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