La Commission européenne a annoncé que les hôtels pourront désormais afficher des prix plus attractifs sur leur propre site Internet que sur d’autres plateformes comme Booking. Ils ne pourront pas augmenter les taux de commission ni reporter les offres.
Les hôtels référencés par Booking in Europe sont désormais libres de proposer sur leur propre site internet ou sur d’autres canaux des tarifs meilleurs que ceux de la plateforme de réservation néerlandaise, a annoncé ce jeudi la Commission européenne.
Booking a été désigné en mai comme l’un des rares géants de la « technologie » soumis dans l’UE à de nouvelles règles de concurrence plus strictes, aux côtés d’Alphabet, Amazon, Apple, Meta et Microsoft, dans le cadre du nouveau règlement sur les marchés numériques (DMA). L’entrée en vigueur des obligations de Réservation a lieu ce jeudi.
La France est-elle championne mondiale du tourisme ?
« Proposer des prix et des conditions différents »
Concrètement, cela signifie que les hôtels, les sociétés de location de voitures et autres prestataires de services touristiques, « peuvent désormais proposer des prix et des conditions différents (et peut-être meilleurs) sur leur propre site Internet ou sur d’autres canaux que sur Booking.com », a expliqué la Commission dans un communiqué. .
“Booking n’aura pas le droit d’augmenter les taux de commission ni de supprimer les offres” des sociétés qui proposent des prix différents sur un autre site que Booking, a-t-elle précisé.
“Cela signifie que d’autres plateformes et prestataires de services pourront rivaliser dans des conditions plus équitables, en stimulant l’innovation et en réduisant les prix”, assure l’exécutif européen.
De plus, les hôtels et autres services touristiques auront un accès « en temps réel et continu » aux données qu’eux-mêmes et leurs clients génèrent grâce à l’utilisation de Booking. « Les utilisateurs professionnels peuvent désormais choisir de transférer les données qu’ils ont générées sur Booking.com vers des plateformes alternatives » afin de « développer des offres plus innovantes et personnalisées ».
Amendes pour violation des règles du DMA
Pour démontrer sa pleine conformité avec le DMA, Booking a présenté les mesures prises dans un rapport accessible sur le site de la Commission. La Commission « analysera attentivement » ce document et « évaluera » si les mesures mises en œuvre répondent réellement aux obligations. En cas de violation des règles du DMA, la Commission peut imposer des amendes allant jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise, ou jusqu’à 20 % en cas de récidive.
Bruxelles peut aller, dans des cas extrêmes, jusqu’à contraindre l’entreprise concernée à céder certaines activités ou à lui interdire de procéder à certaines acquisitions. “A partir d’aujourd’hui, Booking.com répond aux exigences de la loi sur les marchés numériques”, a indiqué la plateforme néerlandaise.
« Les consultations avec la Commission européenne et les parties prenantes concernées ont façonné nos solutions en matière de conformité », a-t-elle déclaré.
Le Règlement sur les marchés numériques (DMA), entré en vigueur début mars, vise à surveiller et endiguer les abus de position dominante pour mieux protéger l’émergence et la croissance des start-up en Europe et améliorer le choix offert aux utilisateurs.