Depuis le 7 octobre 2023, environ 1,9 million de personnes ont été déplacées à Gaza, sur une population de 2,2 millions d’habitants. Dans un rapport publié jeudi 14 novembre et intitulé « Désespoir, faim et siège : le déplacement forcé par Israël des Palestiniens de Gaza », l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch montre qu’Israël n’a pas seulement procédé à de multiples déplacements forcés à Gaza – un crime de guerre – mais ce sont « généralisé et systématique » et découlent d’une volonté politique de l’État israélien.
Ils constituent donc un crime contre l’humanité, affirme l’auteur du rapport, Nadia Hardman, dans un entretien avec Monde. Son travail est le résultat d’une enquête de huit mois achevée en août, qui n’inclut pas l’offensive israélienne brutale en cours dans le nord de Gaza.
L’article 49 de la Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre prévoit que la puissance occupante – dans le cas de Gaza, Israël – peut procéder à des évacuations « si la sécurité de la population ou des raisons militaires impérieuses l’exigent ». Pourquoi voyager à Gaza est-il illégal ?
Selon l’article 49, les évacuations doivent être exceptionnelles et les conditions sont très strictes. Si ces critères ne sont pas remplis, il s’agit d’un déplacement forcé. Israël ne peut pas se contenter d’invoquer la présence de membres de groupes armés, d’équipements et d’installations militaires à Gaza pour justifier le déplacement de civils. Il doit démontrer, au cas par cas, que des alternatives ont été envisagées et que tel était le seul choix possible.
Notre rapport montre que les couloirs d’évacuation et les soi-disant « zones de sécurité » ont été bombardés systématiquement et à plusieurs reprises, sapant ainsi l’argument israélien selon lequel les gens étaient déplacés pour leur sécurité. Le système d’évacuation israélien met les gens en danger. Les instructions données n’étaient pas claires et étaient parfois imprécises ou contradictoires.
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Des dizaines de commandes [d’évacuation] ont été libérés après le début du créneau horaire imparti pour se mettre en sécurité. Sahar, une femme de 42 ans qui vivait à Beit Lahya, au nord de Gaza, avec sa famille avant le 7 octobre 2023, a reçu des ordres d’évacuation via des tracts largués depuis les airs, mais « les Israéliens ont commencé à bombarder la zone avant même que nous en soyons informés ». de l’ordre d’évacuation. Beaucoup de gens ont été tués, brutalement », m’a-t-il dit. La puissance occupante doit prendre des mesures pour abriter les populations déplacées, assurer leur accès aux soins et à la nourriture et leur sécurité. Israël a poussé les gens vers des zones où ils ne recevaient pas de biens et de services essentiels.
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