Le Français Louis Arnaud, ex-otage en Iran depuis septembre 2022, libéré le 12 juin, vient d’arriver ce jeudi à l’aéroport de Paris-Le-Bourget.
Plus de 20 mois de calvaire qui touchent à leur fin. L’ancien otage français en Iran Louis Arnaud est arrivé au Bourget ce jeudi 13 juin vers 9 heures du matin. Détenu par Téhéran depuis septembre 2022, Emmanuel Macron a annoncé sa libération mercredi soir sur X (anciennement Twitter).
« Louis Arnaud est libre. Il sera en France demain après une trop longue incarcération en Iran”, a écrit Emmanuel Macron, exhortant Téhéran à libérer “sans délai” les trois autres Français toujours détenus dans ce pays.
« Je remercie nos amis omanais et tous ceux qui ont travaillé pour cet heureux dénouement. Ce soir, je pense aussi à Cécile, Jacques et Olivier. J’appelle l’Iran à les libérer sans délai », a-t-il ajouté.
Trois autres Français toujours détenus en Iran
« Louis Arnaud a quitté la prison d’Evin mercredi à l’aube. Il a vu un médecin qui a constaté qu’il pouvait prendre l’avion”, a indiqué une source diplomatique. “Il se trouve actuellement au Sultanat d’Oman”, a ajouté cette source. “C’est une heureuse issue pour notre compatriote”, a-t-elle poursuivi.
“Notre joie est immense mais elle ne sera complète qu’au retour de Cécile, Jacques et Olivier”, a déclaré sa mère Sylvie Arnaud, en référence aux trois autres ressortissants français toujours emprisonnés en Iran.
Les trois autres Français toujours détenus dans les geôles iraniennes sont le couple Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 ainsi qu’un Français prénommé Olivier dont le nom n’a pas été rendu public. « Nous poursuivrons évidemment nos efforts pour les trois Français qui restent incarcérés en Iran », a indiqué la source diplomatique.
Kidnappé lors de sa tournée mondiale
La trentenaire, consultante, a entamé en juillet 2022 un tour du monde qui l’a conduit en Iran, “un pays qu’il rêvait de visiter depuis longtemps pour la richesse de son histoire et l’accueil de ses habitants”, a-t-elle déclaré. sa maman Sylvie Arnaud nous l’a dit il y a quelques mois.
Il a été arrêté en septembre 2022 avec d’autres Européens accusés d’avoir participé à des manifestations après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne décédée après son arrestation par la police des mœurs.
Ses compagnons de voyage ont été rapidement libérés mais Louis Arnaud est resté en prison avant d’être condamné en novembre dernier à cinq ans de prison pour propagande et atteinte à la sécurité de l’État iranien.
Sa condamnation a été jugée « inacceptable » par Paris, qui n’a jamais cessé de réclamer sa libération ainsi que celle des autres Français. « Les accusations portées contre lui, à savoir propagande et atteinte à la sécurité de l’État iranien, sont totalement infondées », avait alors réagi sa mère.
Travail conjoint avec les autorités iraniennes
La libération de Louis Arnaud est « le résultat du travail que les autorités françaises ont mené depuis plusieurs mois avec les autorités iraniennes, dont les contacts du ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné avec son homologue avant sa mort ». Le président iranien Ebrahim Raïssi et son ministre des Affaires étrangères sont morts le 19 mai dans un accident d’hélicoptère.
En mai dernier, Paris dénonçait dans un communiqué « la pratique odieuse de la République islamique des aveux forcés et publics, ainsi que les conditions de détention inhumaines et indignes infligées à nos compatriotes ». Le Quai d’Orsay, qui qualifie ces prisonniers d’otages de l’Etat, avait demandé leur libération immédiate et inconditionnelle.
Deux autres Français, Benjamin Brière et Bernard Phelan, qui possède également la nationalité irlandaise, ont été libérés il y a un peu plus d’un an, en mai 2023, pour « raisons humanitaires ». Ils furent alors très affaiblis et diminués par une grève de la faim.
La République islamique d’Iran détient une dizaine de ressortissants occidentaux et est accusée par ses partisans et des ONG de les utiliser comme monnaie d’échange dans les négociations entre États. Cette libération intervient alors que la France et ses partenaires occidentaux ont décidé de durcir le ton face à Téhéran, également accusé de déstabiliser le Moyen-Orient.
