Le 4 avril 2012, Marine Le Pen était l’invitée de Guillaume Tabard et Guillaume Durand dans l’émission « En route vers la Présidentielle ». Elle est revenue sur ses affrontements avec Anne-Sophie Lapix, d’une manière qui a choqué Guillaume Durand.
Lors de l’entretien avec Marine Le Pen sur le plateau de Public Sénat, Guillaume Durand a demandé à la présidente du FN quelle était l’origine de l’inimitié existant entre elle et le journaliste de Canal+. Dimanche précédent, un nouvel affrontement a eu lieu entre Anne-Sophie Lapix et Marine Le Pen sur le plateau de « Dimanche + », au cours duquel la candidate du Front national a dénoncé l’attitude de la journaliste, révélant selon elle le « terrorisme intellectuel dans lequel tous les les médias ont participé ».
Marine Le Pen a expliqué, affirmant qu’Anne-Sophie Lapix la “détestait”, car “elle était mariée au patron de Publicis, et participait à un système qui la combattrait jusqu’au dernier moment, car elle-même se battait”.
Ne comprenant pas le reportage, Guillaume Durand lui demande plus d’explications.
“Je suis contre tout ce système qui mange ensemble, qui a grandi ensemble, qui met ses enfants dans les mêmes écoles, et qui a squatté le pouvoir dans notre pays en l’arrachant aux Français”
“Je suis contre tout ce système qui mange ensemble, qui a grandi ensemble, qui met ses enfants dans les mêmes écoles, et qui a squatté le pouvoir dans notre pays en l’arrachant aux Français”.
Surpris par cette réponse, Guillaume Durand a alors déclaré après un bref silence : « J’allais dire un mot, antisé… J’oublie ce mot », préférant sûrement ne pas rabaisser et enliser le débat dans la question de l’antisémitisme de le Front National.
Si Marine Le Pen ne stigmatisait pas directement la communauté juive de France, elle ne pouvait ignorer deux choses. D’une part, la stigmatisation de la collusion des élites en vue de confisquer le pouvoir s’est rarement déroulée sans la mise au pilori d’une communauté particulière, le plus souvent juive et franc-maçonne, et a été étroitement associée dans l’histoire politique française à la stigmatisation de la population juive. En revanche, comme le rappelle la vidéo, Publicis, géant mondial de la communication, a été fondé en 1926 par Marcel Bleustein, et son PDG est aujourd’hui Maurice Lévy. Le mari d’Anne-Sophie Lapix est Arthur Sadoun, directeur de la section France de Publicis. Tous trois sont de confession juive.
Alors Marine Le Pen ne critiquait-elle que la collusion des élites ou l’exemple qu’elle donne de Publicis s’inscrit-il dans une volonté de stigmatiser la communauté juive ?
T.J.
