Québec va à l’encontre du BAPE

Le cimetière de déchets industriels dangereux de l’entreprise américaine Stablex, à Blainville, dans les Laurentides, doit être agrandi, juge le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, dans une lettre datée de mardi, obtenue par Radio-Canada, dans laquelle il menace la Ville de prendre des mesures si elle continue de s’y opposer. En septembre dernier, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) recommandait de ne pas autoriser ce projet.

Benoit Charette fait ainsi pression sur la mairesse de Blainville, Liza Poulin. J’espère sincèrement que la Ville de Blainville [revoie] sa décision liée à la vente de son terrain et elle s’assoit avec Stablex afin de trouver un passage, très rapidement.

En l’absence d’accord avec Stablex, je n’exclus pas de devoir utiliser d’autres moyens à ma disposition.

Une citation de Benoit Charette, dans sa lettre du 11 juin à la Ville de Blainville

Autrefois favorable à l’agrandissement du seul lieu de transformation et d’enfouissement de résidus industriels inorganiques dangereux au Québec, le maire et tous les élus de Blainville avaient changé de ton après avoir suivi les audiences du BAPE.

Le rapport de BAPE mentionné la valeur écologique exceptionnelle de certains milieux naturels sensibles de la localisation du projetDans un corridor écologique reliant deux vastes complexes de zones humides.

En avril 2023, Stablex a demandé au gouvernement Legault de doubler sa capacité.

Photo : Google Earth

En avril 2023, Stablex a demandé l’autorisation du gouvernement Legault pour doubler sa capacité afin d’enfouir 8 millions de mètres cubes de matériaux supplémentaires sur 40 ans, soit quatre fois le volume du Stade olympique de Montréal.

À l’époque, des citoyens se sont mobilisés pour empêcher ce projet, d’autant plus qu’une partie des déchets, notamment des métaux lourds, proviennent de l’extérieur du Québec (Ontario et États-Unis). L’Union des producteurs agricoles (UPA) s’est également inquiétée.

Le terrain cible de 69 hectares comprend 54 hectares d’habitat forestier et 9 hectares de zones humides, tous à environ un kilomètre des bassins d’irrigation agricoles.

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La mairesse de Blainville, Liza Poulin, a réaffirmé son opposition dans un communiqué. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

Dans un communiqué, le maire Poulin réaffirme son opposition à la cession du territoire municipal nécessaire à l’expansion des activités de l’usine. Elle en a informé le ministre ces derniers jours.

Dans les prochains jours, nous tenterons d’obtenir toutes les informations requises concernant le territoire concerné et les recours dont nous disposons pour nous y opposer.

Une citation de Liza Poulin, mairesse de Blainville

En déchirant son entente avec Stablex, Blainville renonce à 14 millions $ provenant de la vente du terrain.

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Depuis 1983, Stablex exploite le seul site de traitement et d’enfouissement de résidus industriels inorganiques dangereux au Québec. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Québec met en garde contre une rupture des services dans la gestion des déchets dangereux

Depuis 1983, Stablex exploite le seul site de traitement et d’enfouissement de résidus industriels inorganiques dangereux au Québec. L’entreprise répond à un besoin de nombreuses entreprises québécoisesexplique le ministre Charette dans sa lettre.

Nous générons des déchets, il est donc de notre responsabilité collective de pouvoir les gérer en toute sécurité.

Une citation de Benoit Charette, dans sa lettre du 11 juin à la Ville de Blainville

Au rythme d’enfouissement actuel, Stablex atteindra la capacité autorisée de son site d’enfouissement en 2027. Une décision concernant la poursuite de ses activités doit donc être prise rapidementécrit le ministre, car il faut 18 à 24 mois pour préparer le chantier.

Il est donc urgent d’agirajoute Benoit Charette. Au rythme actuel, si une autorisation n’est pas délivrée prochainement, l’industrie sera confrontée à un risque de rupture de service, avec toutes les conséquences que cela entraîne.

Camions sur le site Stablex.

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Stablex salue les intentions du gouvernement du Québec.

Photo : Chambre de commerce et d’industrie Thérèse-De Blainville

Stablex salue les intentions du ministre. Cette entreprise américaine rappelle queIl n’y a pas [de solution] alternative présentement au Québec pour gérer ces déchets dangereux qui doivent finir quelque part.

L’entreprise a toujours insisté sur la sécurité de son processus pour la vie. Une fois entièrement remplie, une cellule est fermée par un revêtement composé d’une couche de séparation de sable, d’une couche d’argile compactée et d’une géomembrane étanche.

Le plan B pire que le plan A ?

Pour réussir son projet d’agrandissement, Stablex n’a d’autre choix que de s’entendre avec la Ville de Blainville, propriétaire du terrain en question. Il faut trouver de nouvelles solutions capables de satisfaire la Ville. La porte est ouverte» déclare le porte-parole de l’entreprise Maxime Couture.

Tant Stablex que le ministre, dans sa lettre, avancent le même argument : si le projet n’est pas réalisé sur le terrain de Blainville, il devra être réalisé sur le terrain de la société, à 300 mètres des résidences, plutôt qu’à 1 kilomètre. .

Il y aurait de la [problèmes] bruit, poussière et odeursprévient le ministre. 000camions par an pendant les quatre premières années, ce qui représenterait un [problème] pour la sécurité des déplacements dans la région.”,”texte”:”De plus, l’extraction de l’argile présente sur ce site générerait un trafic d’environ 20 000 camions par an pendant les quatre premières années, ce qui représenterait un [problème] pour la sécurité des déplacements dans la région.”}}”>De plus, l’extraction de l’argile présente sur ce site générerait un trafic d’environ 20 000 camions par an pendant les quatre premières années, ce qui représenterait un [problème] pour la sécurité des déplacements dans la région.

Un camion déverse des matériaux sur un terrain.

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Avant l’ouverture du site en 1983, les industriels devaient stocker des déchets impossibles à éliminer, ce qui provoquait des contaminations. (Photo d’archives)

Photo de : Stablex

Le Québec a le droit d’aller à l’encontre du BAPE

Le gouvernement n’est pas obligé de suivre les recommandations du BAPEmême si cela rend l’autorisation plus difficile à justifier publiquement.

La semaine dernière, le ministère de l’Environnement a préparé le terrain en rendant publics les résultats des échantillonnages effectués sur le site.

Le site d’enfouissement Stablex de Blainville est conforme aux réglementations et autorisations environnementales en vigueur» a écrit le ministère après avoir analysé les eaux de surface et les eaux souterraines, ainsi qu’après avoir fait procéder à une inspection du site d’enfouissement.

Aucun manquement à la réglementation environnementale ou aux autorisations ministérielles délivrées à l’entreprise n’a été constatémême si le ministère a noté quelques anomalies […] dans les eaux souterrainesmais isolé et pas inquiétant.

Cependant, dans le passé, des responsables du ministère de l’Environnement avaient exprimé leurs inquiétudes quant à ce qui se passerait lorsque l’entreprise cesserait ses activités.

Le ministre Charette se dit prêt à un ajustement : que le projet soit autorisé pour 24 ans supplémentaires plutôt que les 40 ans initialement envisagés.

Son bureau veille à ce queaucune décision du ministre n’a été rendue sur le dossier et Le BAPE est pris en considération et permet d’améliorer le projet pour qu’il soit plus acceptable », « texte » : « comme dans toute évaluation environnementale, les recommandations du BAPE sont prises en considération et permettent d’améliorer le projet pour que ce un est plus acceptable”}}”>comme dans toute évaluation environnementale, les recommandations du BAPE sont pris en considération et permettent d’améliorer le projet pour qu’il soit plus acceptable.

L’opposition choquée

La CAQ va à l’encontre des recommandations du BAPE et les vœux de la Ville de Blainville et des citoyens. Ce n’est pas acceptable », « texte » : « Avec cette décision, la CAQ va à l’encontre des recommandations du BAPE et de la volonté de la Ville de Blainville et des citoyens. Ce n’est pas acceptable”}}”>Avec cette décision, le CAQ va à l’encontre des recommandations du BAPE et les vœux de la Ville de Blainville et des citoyens. Ce n’est pas acceptableréagit la porte-parole de Québec solidaire en matière environnementale, Alejandra Zaga Mendez.

Le BAPE recommande son rejet. Pourquoi le gouvernement persiste-t-il à appuyer ce mauvais projet ? », « texte » : « La Ville de Blainville n’en veut pas, les citoyens non plus, le BAPE recommande son rejet. Pourquoi le gouvernement persiste-t-il à soutenir ce mauvais projet ?La Ville de Blainville n’en veut pas, les citoyens non plus, les BAPE recommande son rejet. Pourquoi le gouvernement persiste-t-il à soutenir ce mauvais projet ? » demande le porte-parole du Parti québécois en environnement, Joël Arseneau.

Encore une fois, le ministre de l’Environnement abdique son rôle en allant à l’encontre des recommandations, ajoute la libérale Virginie Dufour. Elle déplore que le ministre semble vouloir outrepasser l’autonomie municipale en rejetant la décision de la Ville de Blainville.

Très active dans ce dossier, la présidente de Climat Québec, Martine Ouellet, qualifie la position du ministre de plus qu’irresponsable. Selon elle, il serait possible d’augmenter la durée de vie de la cellule actuellement en fonctionnement en refusant d’importer des déchets des Etats-Unis.

 
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