« Nous, chauffeurs VTC, refusons de subir des abus de la part de plateformes qui exploitent notre travail et violent nos droits » a prévenu, via un communiqué, le syndicat FO-INV des travailleurs VTC, qui a lancé un appel à la mobilisation. Ainsi, des chauffeurs se sont mobilisés à Rungis (Val-de-Marne), ce mercredi 13 novembre, pour protester notamment contre la nouvelle politique tarifaire de la société américaine Uber.
Les ouvriers ont participé la veille à une opération escargot en région parisienne, où se trouve le siège français du groupe. “A 7h30, environ 200 véhicules ont été identifiés dans le cadre de ce rassemblement puis dispersés dans la matinée”, a indiqué la préfecture de police de Paris à l’Agence France Presse.
“Vers 8h45, une opération escargot sur l’autoroute A1 à hauteur de Villepinte a été mise en place par trois VTC, action qui a été rapidement stoppée par la police afin de rétablir la circulation”, a-t-elle également assuré. Le syndicat FO-INV avait déjà appelé la veille, lundi 11 novembre, à « déconnexion nationale de toutes les plateformes »sur un visuel publié sur X (anciennement Twitter).
« Une instabilité financière insoutenable »
De quoi sont accusées les plateformes ? Le nouveau système tarifaire déployé par le géant Uber à partir du 21 novembre est vivement critiqué. Cela fournit « d’introduire une commission variable pouvant aller jusqu’à 40 % ou plus sur certains trajets, en remplacement de la commission fixe actuelle de 25 % ». Pour le syndicat, cette commission se retire « Les conducteurs contrôlent totalement leurs revenus ». « Cette pratique crée une instabilité financière insoutenable et présente un risque économique énorme pour les conducteurs »estime l’organisation syndicale.
De son côté, Uber justifie cette modification par le fait que« aujourd’hui, 20 % des commandes ne sont pas honorées », n’étant accepté par aucun conducteur. « Les frais de service (aussi appelés « commission ») deviendront variables tout en restant à leur niveau moyen actuel de 25% », précise l’entreprise. Les conducteurs pourront définir le niveau de tarification des courses qu’ils souhaitent recevoir et “Uber pourra rendre plus attractives les commandes moins exécutées par les chauffeurs en appliquant un tarif de service réduit”justifie-t-elle encore.
Une « guerre des prix au détriment des conducteurs »
Au printemps dernier, un accord fixant un revenu minimum à 30 euros de l’heure, neuf euros par trajet et un euro par kilomètre a été signé entre les syndicats de VTC et les représentants des plateformes. Mais FO-INV, qui refuse de participer au « pseudo-dialogue social » au sein de l’Arpe (Autorité de régulation des plateformes d’emploi), dénonce des accords qui « ne sont qu’une mascarade destinée à faire gagner du temps aux plateformes ». Ces «continuer leur guerre des prix au détriment des chauffeurs» avec la conséquence « une précarité croissante » travailleurs, selon le syndicat.
Par ailleurs, cette mobilisation vise également à faire pression sur « établir immédiatement un numerus clausus dans le secteur VTC » »a déclaré à l’AFP le secrétaire général du syndicat, Brahim Ben Ali. La fin des formations financées par les plateformes est une autre revendication des syndicats. “Uber et Bolt financent la formation des chauffeurs à 20 euros, saturant le marché de nouveaux chauffeurs précaires, qui peinent à répondre à leurs besoins dans un marché déjà surchargé”, dénonce le syndicat.
Au-delà de l’Île-de-France, d’autres mobilisations ont également eu lieu. Ainsi, une opération escargot a eu lieu jusqu’à l’aéroport de Nantes. Les chauffeurs se sont ensuite rendus à la préfecture à 15 heures. “Les plateformes nous trollent, on n’en peut plus” » a scandé l’un des participants, selon le quotidien régional Presse océanique. Une semaine plus tôt, des VTC avaient organisé des opérations escargots pendant trois jours consécutifs à Toulouse.
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