Au centre de la polémique se trouve la Fédération française de boxe. Lundi dernier, Sarah Ourahmoune a annoncé sur Instagram qu’elle retirait sa candidature à la co-présidence de l’instance en raison des nombreuses insultes dont elle a fait l’objet sur les réseaux sociaux et au sein même de la FFB : «Je savais que les périodes électorales au sein des fédérations étaient parfois marquées par des frictions et des coups bas. Mais cette fois, c’était plus que ce que j’aurais pu imaginer. J’ai été la cible d’attaques racistes et sexistes : des mots comme “l’Arabe du moment”, “le dirigeant de la fédération”, ou encore “le chien de…”, sans oublier des messages anonymes d’une violence inédite et profondément choquante. . Je n’aurais jamais pensé être attaquée de la sorte pour mes origines ou pour le simple fait d’être une femme. (…) Je suis scandalisé et profondément attristé. Je découvre avec une douleur sincère que mon sport, celui que j’ai tant aimé, traverse une période de souffrance qui dépasse les simples rivalités. Notre société souffre et je m’inquiète pour nous tous. Qui accepterait de s’engager pleinement, étant traité de cette façon ? (…) Ma décision de prendre ma retraite me coûte énormément, car elle semble contredire tout ce que je défends chaque jour : le courage, la résilience, la capacité à se battre dans des milieux hostiles, à dépasser les limites du possible, et à défendre l’égalité, la diversité et la mixité. .“
Présent sur le tournage de L’équipe de choc Ce mardi 12 novembre, pour réagir à la polémique, Brahim Asloum n’a pas caché sa vive colère : «J’ai un peu honte, je suis blessé, je souffre honnêtement, je me mets à la place de Sarah.« L’ancienne championne olympique a dénoncé les insultes racistes subies par Sarah Ourahmoune : »Ce sont des gens d’origines, des gens comme nous, qui se permettent de l’insulter. De quoi parle-t-on ?“
Le cri du cœur de Brahim Asloum
L’ancien boxeur s’est indigné de constater un tel comportement au sein de sa propre fédération : « Mais pour qui te prends-tu ? Ce groupe d’entraîneurs, les trois quarts d’entre eux n’ont pas fait un dixième de ce que ce champion a fait. Ils se permettent de mettre le titre en jeu, de parler de ses origines, de lui manquer de respect.” Elle est bien plus cultivée que les trois quarts des coachs de ce collectif. Mais pour qui vous prenez-vous, après tout, des éducateurs sportifs qui se permettent de parler ainsi de leur entourage, quel exemple de merde !“
“Nous ne sommes que des jeunes issus de l’immigration et déjà en difficulté. Ces commentaires ne devraient pas exister ici, je ne dis pas qu’ils devraient exister ailleurs, mais encore moins ici !», a poursuivi Brahim Asloum, qui a salué le travail de Sarah Ourahmoune en tant que leader. “Sarah, en tout cas, est une personne respectée. Rarement on a quelqu’un, dans notre discipline, je parle de la boxe, qui arrive à ce niveau intellectuel et là, on lui manque de respect de cette façon, comme s’il était une planche pourrie… Tout ce qu’on dit au quotidien ne sert à rien. , parce que ce sont ceux qui sont sur le terrain censés soutenir les bonnes paroles, les bonnes actions, aider nos enfants à grandir, leur donner l’espoir de s’épanouir, et dans leur dos, voici ce qu’ils disent de nos champions et de nos champions.“