Le niveau des réserves de gaz diminue et les prix augmentent. Vaut-il mieux opter pour un contrat fixe ou un contrat variable à l’approche de l’hiver ?
Fait assez inhabituel à cette époque de l’année : le niveau des réserves gazières européennes a baissé. Ils étaient encore pleins à 95,32 % le 28 octobre, mais depuis, le niveau n’a cessé de baisser. Il affiche désormais 93,37% (pour le dimanche 10 novembre, dernières données disponibles). Il ne s’agit bien sûr pas d’une baisse significative, mais cela montre que le continent commence déjà à puiser tôt dans ses réserves. “Mauvaise nouvelle pour l’UE”, commente sur X l’expert en énergie et professeur à l’Université de Liège, Damien Ernst.
Et le niveau pourrait encore baisser dans les jours à venir. Car une vague de froid va toucher une partie de l’Europe. Le prix du gaz a également réagi à cette situation et a gagné 11% depuis le 1er novembre. Il se négocie à près de 44 euros le MWh à l’heure où nous rédigeons ces lignes.
C’est en fait la loi de l’offre et de la demande. Si les réserves sont presque pleines et que la jauge augmente de jour en jour, les commerçants doivent proposer des prix plus bas pour continuer à vendre vers l’Europe. Parce que la demande est faible. Si, au contraire, les réserves se vident, cela signifie qu’il y a plus de demande et que les vendeurs de gaz peuvent facturer un prix plus élevé. L’objectif de l’Europe est surtout de ne pas terminer l’hiver avec des réserves trop faibles. Sinon, il faudra plus de temps et coûtera plus cher pour les recharger, dans un contexte où l’on ne peut plus compter sur les approvisionnements russes (ancien fournisseur numéro 1). Cette année, par exemple, il en restait plus de 58 % à la mi-mars, et 60 % en 2023. Ce qui est beaucoup, par rapport aux moyennes historiques.
Sombre et peu de vent
L’une des raisons pour lesquelles le niveau des réserves de gaz a baissé est la météo des deux dernières semaines. Un ciel gris et sombre, comme un brouillard épais et incessant, et le tout sans vent. Cela limite considérablement la production de panneaux solaires et d’éoliennes, et davantage de gaz doit être utilisé pour créer de l’énergie. Le coût de l’électricité, sur les marchés au comptant et au jour le jour, a augmenté rapidement.
Mais ce lundi, cette couverture de brouillard s’est enfin levée et le soleil a fait un (timide) retour. Le vent s’est également un peu levé et les prix ne sont plus aussi élevés.
Fixe ou variable ?
Tout cela nous amène à la question suivante : qu’en est-il de la facture énergétique des consommateurs ? Et vaut-il mieux opter pour un contrat fixe plutôt qu’un contrat variable, pour éviter d’éventuelles hausses de prix cet hiver ?
Ces derniers mois, les sites de comparaison soulignent régulièrement que les contrats fixes sont bien plus chers que les contrats variables. Ce supplément n’en valait pas forcément la peine (les prix de l’énergie ne changent pas autant). Mais le vent semble tourner : la différence s’amenuise.
Chaque mois, les fournisseurs belges révisent les prix des différents contrats. En novembre, les prix des contrats variables sont donc révisés à la hausse, comme les prix avaient augmenté en octobre (et ils pourraient être révisés à nouveau à la hausse en décembre, au vu des dernières évolutions du marché, décrites ci-dessus). Mais les prix des forfaits ont été revus à la baisse, notamment grâce à des réductions réservées aux nouveaux clients.
Désormais, pour savoir quel contrat est le moins cher et le mieux adapté à vos besoins, vous devez vous pencher sur vos habitudes de dépenses. Mais il peut toujours être utile de faire une simulation et de comparer les prix, pour éventuellement changer d’offre si une autre vous conviendrait mieux.