dans le Var, un père violé et fait violer sa fille adoptive

dans le Var, un père violé et fait violer sa fille adoptive
dans le Var, un père violé et fait violer sa fille adoptive

Alors que le procès Pélicot entre dans sa dernière ligne droite, le tribunal correctionnel du Var se penche depuis mercredi sur un nouveau crime sexuel repoussant les limites de l’abject.

Dans la boîte, Julien B. (1)38 ans, accusé de viols incestueux sur sa fille adoptive alors âgée de 13 à 15 ans, entre 2019 et 2021 à Salernes, Grimaud, Cogolin et Cavalaire.

A quelques mètres devant lui, apparaissant libre, Youcef B., bientôt 70 ans. Lui aussi est accusé d’avoir violé la jeune Lara (le prénom a été modifié) à au moins quatre reprises. La circonstance aggravante de viol collectif ainsi que le délit de corruption sur mineur ont également été retenus par la chambre de l’instruction.

Proposé à des inconnus sur les sites de rencontres

Julien B. en effet organisé via « réseaux de communications électroniques » – le site Wannonce – des rencontres impliquant des relations sexuelles, auxquelles il a participé activement. Si les investigations ont permis seulement d’identifier Youcef B., le major chargé de l’enquête estime qu’entre “trois ou quatre hommes” D’autres pourraient avoir abusé de l’adolescent. “Un, c’est sûr” » dit-il en s’appuyant sur les nombreuses images captées par Julien B. lors de ces événements.

Sur le banc des parties civiles, tenant fermement la main de sa mère, Lara évite le regard de son bourreau. A ses pieds, Neige, un Golden Retriever de 8 ans, est là dans le cadre d’une médiation canine pour lui apporter un peu de réconfort. Par la force aussi. Car le tribunal, présidé par Anne-Valérie Lablanche, est contraint de plonger dans la sordidité avant de rendre justice. Pour parler grossièrement. Regarder l’impensable droit dans les yeux.

Le 1est Août 2021 à Cavalaire, vers 3 heures du matin, Lara se retrouve en train d’errer dans les rues de Cavalaire. La jeune fille de 15 ans venait de s’enfuir du domicile de sa grand-mère après avoir reçu un appel insultant de son père adoptif. A la touriste qui a reçu ses premières déclarations, elle a confié qu’elle avait peur d’être violée à nouveau. À la police, elle a révélé qu’elle avait été violée depuis deux ans à raison de trois à quatre signalements par semaine avec de nombreuses insultes et menaces.

A côté de ces viols incestueux, Julien B. a « proposé » sa fille à d’autres hommes. Elle a ainsi détaillé un viol collectif survenu trois jours auparavant à Grimaud où, masquée, elle avait subi pendant près d’une heure des agressions de la part d’un inconnu et de son père. Elle a également indiqué qu’elle avait été contrainte d’avorter en décembre 2020, à l’âge de 14 ans, sans savoir si le père du fœtus était Julien B. ou un autre homme.

« Réduit à un objet sexuel »

L’utilisation du téléphone portable de Julien B. a confirmé les propos de la jeune fille. Et même au-delà. “On peut voir des photos humiliantes de la vie privée de Lara, explique le directeur de l’enquête. Mais aussi une vidéo où il l’oblige à insérer un légume dans son vagin. Elle pleure, effrayée. Il n’y a aucun doute sur son manque de consentement.

Le gendarme, bien qu’aguerri aux pires bassesses de l’âme humaine, parvient difficilement à retenir son émotion à l’évocation du film du viol collectif de Lara par son père et Youcef B., identifié par géolocalisation des images. « Elle est réduite à un simple objet sexuel par ses deux violeurs qui n’ont aucun sentiment pour elle. Lara est alors dans une grande détresse et montre son dégoût.» Après une heure d’horreur, Youcef B. finit par lui uriner au visage…

» Ce monsieur indique que sur l’annonce du site de rencontre, Julien et Lara se présentaient comme un couple de 22 et 26 ans. Que pour lui, c’était un jeu… Mais il est indéniable, lorsque Lara enlève son masque, qu’il n’est pas face à une femme, pas même à une jeune adulte… »

Aujourd’hui, Lara a 18 ans et a un petit ami. Si elle ne souhaite pas évoquer davantage les faits dont elle a été victime, elle précise « dissocier le lien paternel et quoi [son] père [lui] a fait”. « Mon père me manque, elle admet. Mais je n’ai plus rien à lui dire maintenant. De retour sur son banc, Neige pose sa patte sur son genou.

Julien B. et Youcef B., défendus par Mes Charles Evrard et Christophe Mairet, risquent 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict sera rendu vendredi après-midi.

1. Afin de préserver l’anonymat de la victime, l’identité de l’accusé n’est pas révélée.

 
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