après une nuit de casse à Bordeaux, les commerçants craignent d’autres soirées de casse

LLa décision n’a pas encore été prise. Mais l’incertitude des prochaines semaines pèse déjà sur les commerçants du centre-ville de Bordeaux. « Pour l’instant, nous n’envisageons pas de réactiver le système. Mais ça a bien fonctionné sous les gilets jaunes. Nous attendons de voir ce qui se passe. ” Le dispositif ? », pour la CCI de Gironde, il s’agit d’un groupe WhatsApp, dont les commerçants bordelais espéraient qu’il soit définitivement enterré.

Spécialement conçu pour les émeutes, il pourrait redevenir actif si des actes de violence se répétaient en marge des manifestations. « Cela nous permet de mettre en relation la police avec les commerçants, de suivre l’avancée des cortèges en temps réel. C’est la préfecture qui s’en charge », prévient Hervé Turpin. Au lendemain d’une nuit particulièrement agitée à Bordeaux, le responsable du commerce de détail à la CCI de Gironde a décrit une “inquiétude naissante dans les commerces”, “un effet gilet jaune”.


La manifestation « sauvage » s’est terminée vers 23 heures.

Thierry David / SO

Une partie calme, l’autre beaucoup moins

Secteur Victor-Hugo, rue Sainte-Catherine, cours d’Albret… de nombreux commerces – principalement des banques et de grandes enseignes – ont été visés dans la soirée du lundi 10 juin à Bordeaux. Quelques instants plus tôt, le rassemblement contre l’extrême droite initié place de la Victoire avait bien démarré. Réunir les partis politiques et les citoyens ordinaires pour des discours apaisés.

Ce n’est que peu avant 21h30 que les premiers actes de violence ont éclaté. Une partie des manifestants rassemblés place de la Victoire se sont dirigés vers le centre-ville. Marchant avec confiance mais d’abord calmement, le cortège s’est rapidement divisé en deux. A l’avant, quelques capuches. Le gros du convoi est d’abord resté plus éloigné et surtout plus calme. Et tout s’est d’abord passé sur cette branche avant du cortège. D’abord autour de la place Saint-Projet et de la rue Sainte-Catherine, puis rapidement dans le reste du centre-ville. Une errance hasardeuse, qui a laissé une minorité vandaliser une dizaine de vitrines, mais aussi des panneaux publicitaires, des caméras, des affiches électorales…


Dispersion de la tête du cortège par la police, gaz lacrymogènes et incendies de poubelles.

Thierry David / SO

Le début ?

« Nous avons déjà été ciblés. C’est arrivé sur une fenêtre, il y avait des tags, mais jamais autant de dégâts. » Cours Victor-Hugo, l’enseigne de café Starbucks a été attaquée à coups de barres métalliques. Le lendemain matin, le directeur des opérations de la région constate les dégâts. Gros impacts circulaires, verre fissuré, « à priori, ça devrait tenir ». Pour le moment, l’équipe réfléchit à mettre des protections, avant de remplacer réellement les fenêtres. « Nous serons en sécurité mais nous ne savons pas si nous devons nous attendre à la même chose dans les jours à venir. » L’incertitude, le doute autour des nouvelles actions, voilà ce qui inquiète désormais les traders.

« Faut-il s’attendre à une attaque identique la nuit prochaine ? Allez-vous placer une patrouille sur la place ? » Dans l’après-midi de ce mardi 11 juin, le barreau de Saint-Projet s’est également posé des questions, dans un courrier adressé à la mairie de Bordeaux. Questions et préoccupations. Lundi soir, la terrasse et les vitrines ont été visées vers 21h25. La direction parle d'”un groupe de manifestants cagoulés”, et explique qu’il ne s’agit pas du premier acte de ce genre. « Nous sommes évidemment injustement visés depuis des mois par un groupe de radicalistes pour des raisons infondées. »

Durant les quelques minutes de vandalisme, certains manifestants ont accusé le bar d’accueillir des « réunions fascistes ». Le groupe Quatres Hôtels-Cafés, en charge des opérations, tempère et prévient qu’il n’a « aucune affiliation politique d’aucune sorte. »


Cette banque du cours Victor-Hugo a également été vandalisée.

Guillaume Bonnaud / SO

Un autre niveau de violence

Sur le cours d’Albret, le directeur adjoint du supermarché Intermarché pense avoir été visé pour différentes raisons. « J’imagine qu’ils s’attaquent à tous les commerces qui affectent le pouvoir d’achat. » Si lui aussi avait déjà subi des actes similaires, le dirigeant ne cache pas son inquiétude. « En fonction des résultats dans trois semaines, qui seront probablement ce qu’ils seront, cela se reproduira. Il est très probable que cela recommence, et probablement plus que cela. »

Un peu plus loin, les murs du palais de justice et de l’Ecole nationale de la magistrature ont également été vandalisés. Une enquête sur l’ensemble des dégâts a été confiée aux policiers de la brigade des crimes contre les biens de la Division de la criminalité territoriale.

Une autre manifestation contre l’extrême droite doit avoir lieu ce samedi à 14 heures, à l’appel cette fois de plusieurs syndicats.

 
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