Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est attendu mercredi en Iran pour des discussions cruciales sur le programme nucléaire de la République islamique.
« La marge de manœuvre commence à se rétrécir »a prévenu M. Grossi mardi dans un entretien à l’Agence France-Presse, ajoutant qu’il était « Il est impératif de trouver des moyens de parvenir à des solutions diplomatiques ».
Sa visite intervient deux jours après les déclarations du nouveau ministre israélien de la Défense, qui a averti que Téhéran « plus exposé que jamais aux frappes sur ses installations nucléaires ». Israël accuse depuis des années l’Iran de chercher à acquérir des armes nucléaires, ce que Téhéran a toujours nié.
L’AIEA est autorisée à effectuer des inspections en Iran, a déclaré Grossi : “mais nous devons en voir plus.” Compte tenu de l’ampleur, de la profondeur et de l’ambition du programme iranien, nous devons trouver les moyens de donner plus de visibilité à l’agence.il a ajouté.
La visite de M. Grossi intervient également une semaine après la victoire à l’élection présidentielle américaine de Donald Trump, architecte d’une soi-disant politique de “pression maximale” contre l’Iran lors de son premier mandat (2017-2021). M. Trump a assuré la semaine dernière qu’il ne cherchait pas à nuire à l’Iran et souhaitait au contraire que les Iraniens aient « un pays très prospère »tout en insistant sur le fait que Téhéran ne pouvait pas “ne pas avoir d’arme nucléaire”.
En 2015, l’Iran et les grandes puissances dont les États-Unis concluaient un accord à Vienne, après vingt et un mois de négociations. Le texte prévoyait une réduction des sanctions internationales visant Téhéran en échange de garanties qu’il ne chercherait pas à se doter de l’arme atomique.
Mais M. Trump a retiré unilatéralement son pays de l’accord en 2018 et a rétabli les sanctions contre l’Iran. Depuis, l’Iran a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies, à 60 %, soit près des 90 % nécessaires au développement d’une arme atomique, selon l’AIEA. L’accord sur le nucléaire a plafonné ce taux à 3,65 %.
Dans un communiqué, l’AIEA a expliqué que M. Grossi aurait « réunions de haut niveau avec le gouvernement iranien » et conduirait « discussions techniques sur tous les aspects ». Le président iranien Massoud Pezeshkian, qui souhaite un allègement des sanctions contre son pays pour relancer l’économie, est favorable à de nouvelles négociations pour relancer l’accord.