Les émissions ont continué d’augmenter de 1,3 % en 2023 et de 0,8 % en 2024 selon les premières projections du Global Carbon Project, un consortium international de scientifiques, qui publie son rapport annuel sur les émissions de CO2. Le monde n’est pas sur la trajectoire qui nous permettrait de respecter l’Accord de Paris, disent les scientifiques La 29ème conférence des Nations Unies sur le climat s’est ouverte lundi en Azerbaïdjan.
Le seuil des 1,5 degrés a été rapidement dépassé
Même si les émissions augmentent peu en 2023, 1,3 % si la trajectoire se poursuit, le seuil de réchauffement de 1,5 degré sera rapidement dépassé. « Il ne suffit pas que les émissions cessent d’augmenter, il faut qu’elles diminuent et finissent par être nulles »» précise Philippe Ciais, chercheur en climatologie au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.
L’objectif de l’Accord de Paris est de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels. Le co-auteur de l’étude constate que notre « budget carbone », c’est-à-dire les émissions de CO2 que nous pouvons encore nous permettre, diminue considérablement : « Un réchauffement de 1,5 degré nous semble presque impossible. Nous aurions encore six ans pour émettre au rythme actuel et nous serions alors en permanence au-dessus de 1,5 degré. »
« 27 ans pour ramener les émissions à zéro »
« Ce qui est inquiétant »poursuit Philippe Ciais. « Pour ne pas dépasser les 2 degrés, il nous reste 27 ans pour ramener les émissions à zéro. Et ce n’est pas la tendance actuelle. » Fait encourageant cependant : la courbe des émissions chinoises continue de suivre une tendance : augmentation de 5 % l’an dernier, 1 % cette année. « Il y a de plus en plus d’énergies renouvelables. Il y a toujours une très forte demande d’énergie. Et si elle peut être fournie par des énergies renouvelables, il y aura moins d’énergie à produire avec le charbon. C’est pourquoi cela ralentit les émissions.poursuit Philippe Ciais.
Il estime toutefois que le pic des émissions de carbone ne sera pas atteint avant au moins trois ans. Il est donc urgent de ralentir, estime le chercheur : c’est le message envoyé aux dirigeants réunis à la COP29.