Lors d’une conférence de presse sur le meurtre de Nicolas Dumas devant une discothèque de Saint-Péray, le procureur de la République de Marseille a écarté le contrôle de la mafia DZ derrière ce qui pourrait être une tentative d’extorsion. Bruno Retailleau a affirmé le contraire la semaine dernière.
Le Figaro Marseille
« A ce stade, il n’est pas question de Mafia DZ »insiste Nicolas Bessone. Lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Marseille a écarté l’influence de cette bande de trafiquants de drogue marseillais à l’origine du meurtre du jeune Nicolas Dumas, tué devant une discothèque à Saint-Péray en périphérie de Valence dans la Drôme dans la nuit de Du 31 octobre au 1er novembre. La semaine dernière, au contraire, le ministre de l’Intérieur a déclaré sur Sud Radio que ce meurtre était lié à la mafia DZ.
Le procureur de la République a tenu à contredire Bruno Retailleau lors de ce point presse. Nicolas Bessone a toutefois reconnu qu’il existait un lien entre ces faits et la ville de Marseille. Outre l’interpellation de l’homme qui a reconnu être le tireur dans un point de deal des quartiers nord de Marseille, le véhicule ayant servi à commettre les faits a été volé à Marseille le 30 octobre selon le procureur. Agé de 19 ans, ce tireur de nationalité italienne est un “Sans abri sur territoire national inconnu en France, arrivé récemment et n’avait jamais été signalé”rapporte-t-il.
Son complice, le conducteur de la voiture, est un homme de 23 ans originaire de Salon-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, et résidant désormais à Cavaillon, dans le Vaucluse. Il était connu pour des faits liés à la violation de la législation en matière de stupéfiants et de violences conjugales, notamment condamné alors qu’il résidait à Salon-de-Provence.
Tous deux ont reconnu les faits et expliqué avoir été recrutés sur les réseaux sociaux. Le chauffeur a indiqué lors de sa garde à vue qu’il s’était rendu à Marseille pour récupérer un véhicule afin de le conduire “à Valence ou à proximité, d’abord sur un point de deal.” “En arrivant à Valence, on lui aurait dit que les choses devaient changer, dit Nicolas Bessone. Il a dit qu’il ne connaissait pas le tireur. Ce dernier a pour sa part expliqué “qu’il a dû monter dans une ville de Valence pour se trouver sur un point d’affaire.”
Volonté d’extorquer
“Mais au dernier moment, la mission avait changé et on lui a demandé d’aller commettre un acte d’intimidation devant la discothèque ». Un videur a été blessé, ainsi qu’une femme, avant que Nicolas Dumas ne soit tué. Un jeune homme « ni lié de près ni de loin à cette histoire. » Selon Nicolas Bessone, qui privilégie cette piste à ce stade, il pourrait y avoir «une envie de racketter cet établissement de nuit»Bien, “Aucun élément à ce stade ne permet de relier ces possibles extorsions au groupe DZ Mafia.” .
« Il n’existe à ce stade aucune preuve suggérant qu’il s’agisse d’une affaire liée au trafic de drogue. La question reste de savoir pourquoi et quelle est la volonté de ces manœuvres d’intimidation devant cette discothèque.» L’établissement concerné n’a pas présenté “aucune difficulté”comme les discothèques du département, selon Philippe Toussaint, chef de la sécurité départementale de la police judiciaire Drôme Ardèche, qui évoque « bruits de couloir »plus “rien de judiciarisé”.
“Dans certaines maisons d’arrêt, on pense qu’il y a eu des alliances ou une entraide”il nuance, même si “Nous n’avons pas encore eu d’augmentation des Marseillais ou des Bouches-du-Rhône.” “On sait que dans les prolongements de certaines organisations criminelles, la vallée du Rhône commence à faire l’objet de leur attention”reconnaît Nicolas Bessone, qui se veut prudent. “Il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives.” Les deux suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire le 7 novembre.