(Washington) Pollueur payeur : l’administration du président américain sortant Joe Biden a annoncé mardi la finalisation d’une nouvelle réglementation imposant des amendes aux sociétés pétrolières et gazières qui émettent des quantités excessives de méthane, un gaz à effet de serre très puissant.
L’annonce a été faite au lendemain de l’ouverture de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan.
Cette réglementation pourrait toutefois ne pas résister à l’arrivée en janvier du président élu Donald Trump et de son gouvernement, qui devrait revenir sur de nombreuses normes environnementales mises en place par son prédécesseur.
La nouvelle amende, dont la mise en œuvre a été ordonnée par la grande loi climatique IRA de Joe Biden en 2022, ne concerne que les installations pétrolières et gazières à fortes émissions, et dont les émissions de méthane « dépassent des niveaux de performance spécifiques », selon l’Agence américaine de protection de l’environnement (Environmental Protection Agency des États-Unis). EPA).
Elle devrait « mieux garantir que le gaz naturel arrive sur le marché plutôt que de polluer l’air », ajoute l’agence dans un communiqué.
Le gaz naturel est principalement composé de méthane. L’idée est d’éviter les pertes et « gaspillages » de méthane issu de sa production, via par exemple des fuites.
Selon l’EPA, si ces amendes restent en vigueur jusqu’en 2035, elles éviteraient l’équivalent de 1,2 million de tonnes de méthane, soit les émissions de gaz à effet de serre de 8 millions de voitures en un an. L’amende s’élève à 900 dollars par tonne d’émissions excédentaires en 2024, puis à 1 200 dollars par tonne en 2025 et à 1 500 dollars en 2026.
Les États-Unis, deuxième émetteur de gaz à effet de serre, ont promis de réduire leurs émissions de méthane dans le cadre de leurs engagements climatiques. Ce gaz est responsable d’un tiers du réchauffement climatique actuel, souligne l’EPA.
Le secteur du pétrole et du gaz naturel est la plus grande Source industrielle d’émissions de méthane aux États-Unis.
Les associations environnementales ont salué cette annonce. Cela « correspond à un principe fondamental partagé par tous les Américains, à savoir que les pollueurs doivent être tenus responsables de leur part », a commenté l’Environmental Defence Fund.
Il n’y aura pas d’amende pour les entreprises « qui font preuve de bon sens et de solutions facilement accessibles pour réduire la pollution par le méthane », a ajouté cette organisation. Les représentants du secteur pétrolier ont au contraire protesté.
“Cette règle entrave notre capacité à répondre aux besoins énergétiques croissants des familles et des entreprises américaines”, a commenté l’American Petroleum Institute (API). « Nous sommes impatients de travailler avec la nouvelle administration et le nouveau Congrès pour redresser la situation. »