les cyclistes se sentent-ils désormais en sécurité sur le pont du Mistral à Valence ?

Il y a deux ans, Nolan faisait du vélo avec son frère aîné et son grand-père à Guilherand-Granges, en Ardèche. La famille arrive de l’avenue Sadi Carnot et s’apprête à tourner à droite pour traverser le pont Mistral. Le garçon de 8 ans est alors heurté par un bus et meurt. Ce mardi 12 novembre, le conducteur est jugé au tribunal correctionnel de Privas pour « homicide involontaire ». Au-delà de sa responsabilité, les associations cyclistes ont depuis dénoncé le mauvais tracé de la route pour les vélos. Les travaux ont été réalisés fin 2023.

A l’époque, il n’existait qu’une petite piste cyclable qui commençait juste avant l’accès au pont du Mistral. Aujourd’hui sur les lieux du drame, les vélos roulent une véritable piste cyclable. Et sur le pont Mistral, une voie de circulation a été supprimée pour créer des voies de chaque côté de la route. Un petit mur sépare les vélos des voitures.

« Une nette amélioration »

“Avant, il y avait des voitures partout, ça me faisait peur”confie Alice, 7 ans, qui traverse le pont en suivant son papa. Casque sur la tête, l’enfant ajoute : « c’est mieux maintenant avec la piste cyclable ». Son père, Olivier, explique même qu’à l’époque, il évitait toujours de prendre la route sur laquelle Nolan fut heurté par la suite parce que il la trouvait trop dangereuse. Il préférait faire le tour. «Il y a eu une nette amélioration sur le pont et sur les accès», constate le père.

A droite, l’état de la route au moment du décès de Nolan. A gauche, la nouvelle piste cyclable.
Capturer google maps / Photo Gabin Grulet

Le long de la nouvelle piste cyclable, on voit encore des fleurs, des mots, des photos de Nolan accrochées. A côté, il y a son petit vélo, peint en blanc. Plus loin, Nicolas, cycliste de Valentin, se montre plus critique sur le travail réalisé : « Cela donne l’impression que cela a été fait en réaction à la mort d’un enfant. Nous devons apporter des améliorations partout avant que des personnes ne meurent, il y a encore beaucoup à faire sur les pistes cyclables.

Un accès toujours dangereux ?

L’association « Roulons en ville à vélo » (Revv), fait partie de celles qui ont manifesté à plusieurs reprises après la mort de Nolan. Aujourd’hui, Bernard Devis et Nicolas Martin, deux membres du conseil d’administration de l’association, estiment que des progrès ont été réalisés mais que tout n’est pas parfait. « On peut dire que sur le pont, la sécurité est quasi totale et tout le monde est satisfait : piétons, cyclistes et voitures car il n’y a plus d’embouteillages. Mais l’accès reste problématique et pourrait être amélioré. »dit Bernard Devis.

Côté Guilherand-Granges, la piste cyclable s’arrête brusquement en venant de Valence. © Radio-
Gabin Grulet

Du côté de Valence, les deux hommes réclament une meilleure signalisation pour avertir les automobilistes qu’ils vont traverser une piste cyclable. En effet, lorsque les voitures tournent, les conducteurs risquent (s’ils ne font pas attention) de heurter les cyclistes. Dans le sens Guilherand-Granges – Valence, les vélos sont prioritaires mais arrivent vite car la route descend. Du côté de Guilherand-Granges, les représentants de l’association Revv déplorent que la piste cyclable s’arrête brusquement quand tu viens de Valence. Ils demandent à la Ville de supprimer quatre espaces de stationnement pour continuer.

“Il a fallu cet accident”

En revanche, là où Nolan a été renversé, Bernard Devis et Nicolas Martin estiment que les arrangements sont “satisfaisant” avec une véritable séparation entre la piste cyclable et la route. Mais ils regretter que les travaux aient été effectués trop tard. “Il a fallu cet accident pour accélérer les choses, c’est bien mais on aurait aimé que ça aille plus vite”déclare Nicolas Martin. L’ancien président de l’association assure qu’un projet d’aménagement était à l’époque «en chantier depuis deux ans ».

Nicolas Martin (à gauche) et Bernard Devis (à droite) estiment que des progrès peuvent encore être réalisés sur l'accès au pont.
Nicolas Martin (à gauche) et Bernard Devis (à droite) estiment que des progrès peuvent encore être réalisés sur l’accès au pont. © Radio-France
Gabin Grulet

Sur l’accès au pont qu’il juge toujours dangereux, Nicolas Martin ajoute : « Il faut continuer, il ne faut pas attendre qu’il y ait d’autres accidents pour régler les problèmes ». According to Valence Romans Mobilités, 1350 vélos passent chaque jour sur le pont du Mistral.

 
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