Pourquoi les fausses nouvelles sur les inondations de Valence fonctionnent-elles si bien ?

Pourquoi les fausses nouvelles sur les inondations de Valence fonctionnent-elles si bien ?
Pourquoi les fausses nouvelles sur les inondations de Valence fonctionnent-elles si bien ?

3

Quelques jours après le passage de la dépression météorologique à Valence, les cicatrices de la destruction demeurent : des paysages dévastés, des villes sous tension et une population en quête de réponses. Ce désastre, au-delà des dégâts matériels, a révélé une autre faille : celle de la désinformation, amplifiée par les réseaux sociaux, où se mélangent vérités tronquées et rumeurs virales.

Dans de telles situations d’urgence, la soif de compréhension pousse naturellement les citoyens à chercher des réponses. Pourtant, les informations qui circulent – ​​souvent inexactes – alimentent l’angoisse collective et contribuent à brouiller encore davantage les frontières. “Le cerveau humain, bien que remarquable, a tendance à simplifier et à éviter l’incertitude, ce qui le rend vulnérable aux fausses informations”explique María Fernández-López, chercheuse en sciences cognitives à l’Université de Valence. Ce préjugé, appelé «besoin de clôture»elle pousse l’individu à se rassurer face à l’inconnu, parfois au détriment de la véracité des faits.

Les études de psychologie cognitive montrent que les émotions jouent un rôle important dans la façon dont nous traitons l’information. Lorsqu’un message suscite peur, surprise ou indignation, notre cerveau a tendance à le considérer comme crédible, quitte à négliger une vérification rigoureuse. Ce processus repose sur ce que les experts appellent un « double traitement », c’est-à-dire une analyse rapide et émotionnelle, suivie, seulement si nécessaire, d’un examen critique.

Quand les réseaux sociaux alimentent les rumeurs

Dans ce contexte, les réseaux sociaux s’avèrent particulièrement néfastes. La vitesse à laquelle l’information circule augmente la probabilité de réactions précipitées. Quelques heures après la tempête, de fausses informations sur le bilan humain et des prévisions de l’Agence météorologique espagnole (AEMET) ont inondé les quais. Cette vague de désinformation, conjuguée à l’anxiété, a poussé les internautes à partager sans restriction, créant un cercle vicieux de confusion collective.

Un autre phénomène, connu sous le nom « biais de confirmation »renforce ce processus. Ce biais nous pousse à privilégier les informations qui soutiennent nos croyances, même incorrectes, et à rejeter celles qui les opposent. Réseaux sociaux, création “chambres d’écho” Favorisés par leurs algorithmes, ils n’ont fait qu’accentuer cette tendance, rendant les fausses nouvelles plus plausibles par effet de masse.

Réfléchir avant de partager : un enjeu crucial

Si la tempête de désinformation qui a suivi les inondations a laissé une leçon, c’est bien l’importance d’une perspective critique. Prendre le temps de remettre en question ses réactions émotionnelles et de vérifier la fiabilité des informations que l’on reçoit, même en situation de crise, est un acte de responsabilité. Cultiver cette vigilance, c’est aussi préserver l’intégrité de la solidarité née en réponse aux dégâts de la tempête.

Compter sur «besoin de clôture» et en rejetant la facilité de l’émotion, chacun peut contribuer à construire une société plus résiliente, capable de résister aux manipulations et aux angoisses générées par l’incertitude.

Lire aussi : Mieux vaut prévenir que mourir : la leçon de Valence

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV L’urgence de faire des choix n’est pas là !
NEXT Aaron Ekblad perd son calme et s’en prend à un supporter qui l’a insulté