Les élections européennes de 2024 concernent tous les pays de l’Union européenne et les futures orientations politiques du Parlement européen dépendront de tous les votes, notamment en Allemagne, en Italie et en Espagne.
Les résultats des élections européennes doivent être pris en compte au niveau de l’ensemble de l’Union européenne et pas seulement au niveau national. Il faut garder à l’esprit que le Parlement européen, qui vote les lois de l’union politique européenne, compte 720 élus et que la France n’en compte que 81. Les votes de nos voisins sont donc cruciaux pour déterminer les orientations politiques du futur Parlement et l’équilibre des pouvoirs entre les différents groupes.
Les sièges du Parlement européen sont répartis entre les 27 pays membres de l’UE proportionnellement à la population de chaque pays : plus un pays est peuplé, plus il compte d’élus à la chambre. Les textes prévoient toutefois un minimum de six sièges pour les pays de l’UE les moins densément peuplés, à savoir Malte, le Luxembourg et Chypre. A l’inverse, l’Allemagne est le pays le plus représenté avec 96 élus. La France arrive ensuite avec 81 députés et le top cinq est complété par l’Italie (76 députés), l’Espagne (61 députés) et la Pologne (53 députés). Tous les autres pays comptent entre 33 et 7 élus.
Une majorité de droite possible au Parlement européen ?
La droite représentée par le PPE devrait sortir victorieuse des élections européennes de 2024 puisqu’elle est favorite dans plus de la moitié des 27 pays membres de l’Union européenne. Selon les premières estimations publiées peu après 20 heures, le Parti populaire européen (droite) restera le groupe le plus important avec 186 sièges. Il s’agit notamment des Républicains français mais aussi de la CDU allemande, arrivée en tête outre-Rhin selon les premières projections.
L’alliance des socialistes et démocrates, dont fait partie le PS dirigé par Raphaël Glucksmann, devrait rester le 2e groupe en termes de sièges devant les centristes dont fait partie Renaissance, le parti de la majorité présidentielle dirigé par Valérie Hayer lors de cette campagne avec 133. places possibles.
Et le RN ? Arrivé premier en France, le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella siège avec le groupe Identité et Démocratie qui devrait obtenir une soixantaine de sièges. Cette élection européenne est marquée par le déclin des écologistes, notamment en Allemagne. Ce groupe devrait perdre des sièges au Parlement européen.
Avec la montée de l’extrême droite dans certains pays, une grande coalition de droite pourrait-elle devenir majoritaire et représenter plus de la moitié des élus européens ? On imagine mal le PPE s’allier avec la CRE mais surtout avec ID, le premier étant issu de la droite traditionnelle pro-européenne et le second représentant des mouvements populistes et plutôt hostiles à l’institution européenne. Et si, malgré ses profondes divisions, il existait une coalition, elle ne rassemblerait pas la moitié des députés européens. Même constat pour une coalition de centre droit, aussi difficile à imaginer, entre les groupes Renew, PPE et CRE. La seule coalition capable de devenir majoritaire devra peut-être réunir le PPE, le S&D et Renew, une possibilité difficile à entrevoir.
Les résultats des élections européennes en Allemagne
Avec le plus grand nombre d’élus au Parlement européen, l’Allemagne a un impact significatif sur la composition du Parlement européen. Les élus allemands sont majoritairement répartis entre la droite traditionnelle, le PPE et les Verts avec respectivement 30 et 25 élus. Les résultats des élections européennes de 2024 ne devraient pas trop bouleverser la balance selon les sondages : la droite représentée par les démocrates-chrétiens de la CDU et de la CSU devrait rester majoritaire. Le groupe écologiste risque en revanche de perdre une dizaine de sièges. Le groupe européen ultra-conservateur Identité et Démocratie devrait également être amputé d’une dizaine d’élus, qui ont même déjà quitté ses rangs, après l’exclusion du parti allemand AfD. Si des candidats de cette famille politique sont élus, ils devraient être comptés parmi les non-inscrits, mais soutiennent des politiques très conservatrices.
Les résultats des élections européennes en Italie
L’Italie est l’un des bastions de l’extrême droite au Parlement européen : une trentaine d’eurodéputés italiens siègent dans des groupes ultraconservateurs (23 dans ID, 10 dans la CRE), contre une quinzaine d’élus parmi les Socialistes et Démocrates et un peu plus. plus d’une douzaine d’élus du groupe de droite du PPE. Selon les résultats des sondages, l’Italie pourrait rester à l’extrême droite mais en changeant de camp après les élections européennes : les élus de la CRE, dont ceux du parti du chef du gouvernement Giorgia Meloni, deviendraient plus nombreux que ceux de ID, contrairement à aujourd’hui.
Les résultats des élections européennes en Espagne
La bataille oppose deux groupes en Espagne : le Parti socialiste ouvrier espagnol qui gouverne le pays et siège au sein du S&D et le parti de droite qui siège au PPE. Si le parti de gauche est actuellement majoritaire parmi les élus espagnols, ce sont les élus de droite qui pourraient être les plus nombreux une fois connus les résultats des élections européennes selon les sondages. Parmi les élus espagnols, les éléments d’extrême droite sont peu nombreux mais ces derniers pourraient y rester et grossir (très légèrement) les rangs de la CRE.
Les résultats des élections européennes en Pologne
En Pologne, l’extrême droite, majoritaire avec près d’une trentaine d’élus parmi les CRE, pourrait s’essouffler et être dépassée par un autre groupe en fonction des résultats des sondages. Selon les prévisions, l’extrême droite polonaise perdrait une dizaine d’élus et se retrouverait à un niveau à peu près égal à celui de la droite plus traditionnelle qui siège au PPE et qui gagnerait une poignée de sièges. La majorité des élus locaux serait répartie entre ces deux groupes au Parlement européen.
Les résultats des élections européennes dans d’autres pays
Dans plusieurs autres pays de l’Union européenne, les forces de droite et d’extrêmes sont en hausse et pourraient remporter les élections européennes au niveau national. Toutefois, les alliés du PPE sont plus souvent donnés en tête face aux élus qui ambitionnent de siéger à la CRE ou à l’ID. Aux Pays-Bas et en Autriche, qui comptent respectivement 31 et 20 élus au Parlement européen, le groupe ID est donné en tête devant le PPE. Ailleurs, comme en Grèce, en Hongrie ou en République tchèque (21 élus chacun), c’est le PPE qui est en tête, mais réunies, les forces d’extrême droite peuvent former un bloc fort dans certains pays, notamment en République tchèque.
Ce sont les forces de gauche qui sont classées favorites dans les résultats des sondages dans d’autres pays comme la Roumanie, le Portugal et la Suède, mais elles sont également suivies de près par les forces de droite alliées au PPE. Les écarts sont si minces que les forces des différents camps s’équilibrent. En Belgique aussi, le rapport de force est assez équilibré, mais c’est le bloc d’extrême droite et de droite qui possède un léger avantage sur la gauche.
