« On va étudier, on va essayer de comprendre le phénomène. » Le maire de Chailles, Florent Marmagne, a vécu dans la journée puis la nuit du 17 octobre 2024 sa première grande intervention en tant que maire depuis le début de son mandat.
« Ce jour-là, je suis sorti vers 18h30 pour voir si les regards et les canalisations avaient été nettoyés, compte tenu des fortes pluies annoncées. Je ne suis rentré à la maison qu’à 3 heures du matin. » L’édile a parcouru la ville (1), s’est entretenu avec les sinistrés, s’est adressé aux services de l’État vers 22 heures pour faire le point sur la météo et a déjà annoncé qu’il présenterait une demande de reconnaissance de catastrophe naturelle. Envisager de mettre le gymnase à la disposition des sinistrés. « Trois ou quatre familles ont dû quitter leur domicile. J’ai vu des gens en difficulté. Nous ne pouvons rien faire pour l’eau. »
«Déjà le record des quinze dernières années»
« Nous avons déposé une demande pour 29 logements et depuis, une trentième s’est ajoutée » précise le maire, réuni trois semaines après les événements. « Pour certains, les dégâts ne sont pas importants, pour d’autres, ils sont bien plus importants. » Dégâts dans les garages, caves, mais aussi dans les quartiers d’habitation. Les assureurs et les experts ont déjà commencé à intervenir. L’ordonnance sur les catastrophes naturelles (2), si elle est adoptée, permettra « supprimer les exclusions de certains contrats » et « accélérer un peu », C’est ce qu’estime Florent Marmagne, satisfait du soutien de la préfecture, minimisant les faits alors que des centaines de morts ont déjà été recensées suite aux inondations survenues dans la région de Valence, en Espagne.
Après la pluie, les procédures et le ménage, c’est déjà l’heure des retours d’expérience. « Nous avons créé une carte des catastrophes. Pour essayer de comprendre ce qui s’est passé. Cette fois, nous pourrions dire que nous ne savions pas. La prochaine fois, nous ne pourrons pas le faire. Et on craint que cela se reproduise. »ajoute Florent Marmagne. Depuis janvier 2024, plus de 840 mm d’eau sont tombés sur la commune. « C’est déjà le record des quinze dernières années. »
« Le matin, nous étions comme sur une île »
S’il y a des victimes dans la partie basse de Chailles, en raison du phénomène classique des fosses débordantes, d’autres se retrouvent dans la partie haute de la commune, à proximité immédiate d’un champ débordant. “à saturation en eau”. C’est le cas de Delphin Ramos, situé rue des Bordes, où l’eau a atteint 2,50 mètres en sous-sol, se déversant partout dans les dépendances et la cave, ruinant les machines et outils acquis au cours d’une vie.. “Pas sec” des regrets, “Fatigué”sa compagne Annette Bezault, soulignant la montagne de tâches restant à accomplir.
« Le matin, nous étions comme sur une île. » Le maire, son conseil municipal et les services techniques se demandent : faut-il acheter ce terrain et creuser un fossé ? Pensez à comment restituer l’eau ?
Hélène Decobert, qui habite rue des Terres-Blanches, fait également partie des victimes. Il a mesuré trois pieds d’eau dans son sous-sol. Son assurance a ouvert un dossier. Il suit son parcours nourri de photos et de factures. Ce qui la trouble, ce sont les objets définitivement endommagés et les souvenirs noyés. Au total, il estime son préjudice à 3.000 euros. « tous réunis ». Chaque soir, après le travail, il vide 4 sacs de pellets remplis d’eau dans sa brouette. Il s’était approvisionné quelques jours avant les inondations. “Dans un mois j’aurai fini” conclut-il avec un sourire. Ayant vécu 15 ans dans cette maison en lisière de forêt, c’était sa première inondation.
(1) Jeudi 17 octobre, outre Chailles, les secteurs de Blois et d’Ouchamps ont été particulièrement touchés. Les pompiers ont réalisé plus de 200 interventions.