N’oubliez pas. Commémorez, une nouvelle fois, la mémoire du 11 novembre 1918. Pour éviter qu’elle ne s’effrite avec le temps, cette mémoire, Grégory Viguié, a écrit dix livres sur ce qui lie la Grande Guerre et le Gard. Il habite à Poulx, près de Nîmes. Historien à ses heures perdues, car il est… chauffeur de bus.
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Le portrait de l’arrière-grand-père en uniforme
« J’ai toujours aimé le métier du transport, dit-il. J’avais un oncle et un grand-père qui étaient à la SNCF donc ça me plaisait. Puis, les rencontres, le sentiment d’être utile.« Il conduit des bus dans la métropole nîmoise depuis une quinzaine d’années. Le jour il est au volant et la nuit derrière ses archives.
Il doit cette passion au portrait de son arrière-grand-père dans le salon de sa grand-mère durant son enfance : un ancêtre en uniforme. “Ma grand-mère en avait assez de me voir baver devant ce tableau, alors elle l’a décroché et me l’a offert. Elle m’a également donné ses archives. J’ai commencé à les trier, à les lire, et c’est vraiment à ce moment-là que l’ADN de la généalogie est arrivé.
L’historien-chauffeur de bus passe ses heures perdues dans les archives bureaux départementaux du Gard, à la bibliothèque Carré d’art de Nîmes. Pour lui, c’est avant tout par devoir de mémoire : «Que va-t-il se passer pour le bicentenaire de la Grande Guerre ? Les monuments aux morts seront-ils toujours au centre des villages ? Y aura-t-il encore un jour férié ? Les poilus seront-ils complètement oubliés ?se demande-t-il. “Il est donc très important de poursuivre le travail de mémoire.»
Dans le Gard, 12 866 soldats sont morts pour la France. Pour le 106ème anniversaire de l’Armistice, une cérémonie d’hommage a lieu ce lundi 11 novembre devant la mairie de Nîmes.