Le marché de la poire est actuellement assez morose. « Le niveau des prix est bon, mais comme nous avons beaucoup de classe II en Belgique, les acheteurs étrangers préfèrent s’approvisionner chez eux plutôt que d’acheter à l’étranger. Surtout si les prix sont relativement élevés pour un produit de moindre qualité», explique Katrien De Backer, dont les parents dirigent l’entreprise fruitière Amelinckx avec son oncle Jos Amelinckx. Elle travaille elle-même dans le commerce des fruits et légumes.
« La préparation de la nouvelle saison des fruits à pépins a été mouvementée. Nous avons eu un hiver 2023-2024 très humide. Pas de grand froid, mais un temps humide, triste et sombre. Avec ces températures hivernales plus douces, nous avons assisté à une floraison extrêmement précoce des poiriers, les premières fleurs débouchant même dès la mi-mars. À la mi-avril, les arbres étaient en fleurs, comme s’ils avaient déjà enfilé une magnifique robe de mariée. Comme le veut la tradition, d’abord les poires, puis les pommes. »
Fruits de moins bonne qualité
« La saison de croissance a alterné entre pluie et bruine. Passer de la fleur au fruit n’a pas dû être une tâche facile pendant toutes ces heures, jours et semaines d’humidité. Les abeilles et les bourdons préféraient rester au chaud dans leurs nids plutôt que de fertiliser et de récolter le pollen détrempé. Lors de la nouaison, et juste après, les fruits tout nouveaux ont subi un épisode de gel et plusieurs averses de grêle. Cette situation a duré des mois, un drame pour les producteurs et une situation idéale pour le développement de maladies, avec toutes les conséquences qui en découlent. Cela a nécessité des soins fréquents, adaptés et minutieux, ainsi que des interventions en matière de protection des cultures et du climat. Un défi majeur, pour ainsi dire. »
De Backer souligne toutefois que la situation peut varier considérablement d’une région à l’autre. « Ce printemps si particulier s’est également manifesté dans tous les pays voisins, certains un peu plus que d’autres. Même dans notre propre pays, il existe de grandes différences selon le lieu, la variété et même au sein d’une même parcelle, il peut y avoir une grande différence dans la qualité des fruits. Ce que nous pouvons tous dire avec certitude, c’est que la récolte de fruits à pépins est moindre. Les fruits de très bonne qualité deviendront plus rares, les pommes rapporteront enfin de l’argent et le calibre des poires sera très élevé, grâce à un éclaircissage naturel harmonieux et à une absorption suffisante d’humidité dans les fruits restant sur l’arbre. »
Grosses différences de prix
« Pour les poires, les ventes sont donc viables, mais plutôt modérées. Nous avons également connu une période calme avec la Toussaint et avant le salon de Madrid, donc le marché est assez morose. Mais ce qui est vendu est vendu à des prix raisonnables. Il existe cependant une nette différence de prix entre la Conférence et le Doyenné du Comice, qui est nettement plus cher. La raison en est bien sûr que le volume est considérablement limité. Ces variétés sont également beaucoup plus sensibles aux conditions climatiques printanières, ce qui a un impact sur les prix aujourd’hui. Par ailleurs, en Belgique, mais aussi aux Pays-Bas, de nombreux vergers vieillissants ne se renouvellent pas, car la variété est beaucoup plus sensible. Ainsi, une année, les arbres sont pleins et l’année suivante, il n’y a plus rien. Les producteurs ne veulent plus de cette incertitude. »
En ce qui concerne les pommes, De Backer voit les choses de manière plus positive. « Tout va beaucoup mieux. De nombreux arbres ont été déracinés ces dernières années et nous constatons donc que le volume de Jonagold est nettement inférieur cette année, ce qui permet d’obtenir de bons prix. Il en va différemment pour les variétés club, car l’offre est alors alignée sur la demande, ce qui permet de fixer les prix. La superficie de Jonagold a diminué et la demande est bonne cette année, avec de bons prix. »
Pour plus d’informations :Amelinckx Asperges & Fruits
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