quel poisson manger pour préserver sa santé et celle des océans ?

26 millions de tonnes de poissons pêchés illégalement : c’est le chiffre alarmant dressé par la Sea Foundation. Il est cependant possible de choisir des poissons pêchés dans de bonnes conditions et qui sont bons pour la santé. Nos conseils.

Un poisson sur cinq est issu de la pêche illégale. C’est la conclusion d’un rapport réalisé par la Fondation de la Mer et publié jeudi 7 novembre. Le problème est que cette pêche illégale entretient la surexploitation des mers et des océans, sachant que, selon l’association WWF, environ un tiers de la population de poissons est en situation de surpêche.

Un constat qui, selon la Fondation de la Mer, menace notre sécurité alimentaire en vidant les réserves des mers et des océans. A leur niveau, les consommateurs ont la possibilité d’agir en choisissant des poissons pêchés légalement et en bon état, assurant ainsi à la fois le maintien des stocks et la sécurité sanitaire.

Cependant, les informations mises à disposition des consommateurs sont difficiles à lire et complexes à comprendre. RMC Conso vous aide à y voir plus clair en vous donnant cinq conseils pour choisir des poissons plus durables et plus sains.

Poisson cru plutôt que transformé

Il vaut mieux choisir du poisson cru plutôt que du poisson transformé, d’abord parce qu’un produit cru (et cela vaut pour toutes les catégories alimentaires) est toujours meilleur pour la santé : il ne contiendra ni additifs ni conservateurs.

Mais il y a une deuxième raison : les règles en matière d’étiquetage obligatoire diffèrent selon que le poisson est frais ou transformé (en conserve, pané ou encore en plat cuisiné).

Elles sont beaucoup plus rigoureuses pour les produits bruts et nécessitent l’indication de quatre précisions : l’espèce de poisson, le mode de production (poisson sauvage ou d’élevage), la zone de pêche et l’engin de pêche.

En choisissant du poisson cru vous serez donc mieux informé sur l’origine de votre poisson et les conditions dans lesquelles il a été pêché.

Privilégiez les petits poissons plutôt que les gros

Les poissons les plus courants dans les supermarchés sont le thon, le saumon et la morue. Ce sont aussi les trois espèces que nous consommons le plus. Mais pour éviter la surexploitation d’une espèce et préserver sa santé, il faudrait idéalement varier beaucoup plus notre consommation de fruits de mer.

Privilégier les petits poissons, qui sont à la base de la chaîne alimentaire, permet d’éviter de manger des poissons trop pollués. Les gros poissons prédateurs accumulent davantage de pollution en mangeant des petits poissons.

C’est ce que démontre la récente enquête de l’association Bloom, qui a révélé la présence de quantités excessives de mercure dans certaines boîtes de thon. Le thon est un poisson prédateur, au même titre que l’espadon ou le merlu.

La consommation de petits poissons présente également un intérêt en termes de durabilité, car ils sont plus nombreux et se reproduisent plus rapidement. Parmi ceux-ci on retrouve notamment les sardines, les maquereaux, les anchois, des poissons également riches en oméga 3. Parmi les poissons blancs on peut citer la tacaud.

Méthodes de production, zone et engins de pêche

Sur l’étiquette on fera attention au mode de production : un poisson sauvage vaut mieux qu’un poisson d’élevage, certains élevages intensifs sont régulièrement dénoncés par les associations de protection des animaux, notamment L214, pour les conditions de vie désastreuses dans lesquelles les poissons sont élevés.

Évidemment, un tel choix aura un impact sur le prix, étant donné que le saumon sauvage, par exemple, est beaucoup moins courant dans les supermarchés et coûte au moins 30 % de plus.

Une autre chose à considérer est le matériel de pêche utilisé. Vous verrez souvent écrit « chalut ». Le chalut est un immense filet immergé dans le fond des océans, une méthode de pêche critiquée par les associations car elle emporte tout sur son passage : poissons mais aussi coraux et algues, détruisant ainsi l’écosystème marin.

Le rendement du chalutage est bien supérieur à celui de la pêche à la ligne ou au casier, bien qu’il s’agisse de méthodes de pêche plus durables. Le matériel utilisé aura également un impact sur le prix de vente du poisson.

Dernière information sur l’étiquette : zone de pêche. Il y en a 21, définis par la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, mais ils restent assez vagues. Par exemple, vous verrez les mentions « Atlantique Nord-Est » ou « Nord-Ouest Pacifique ».

«Les zones 27 et 37 correspondent à des zones de l’Union européenne, garantissant de plus grandes possibilités de pêche pratiquée dans de bonnes conditions», explique Sabine Roux de Bézieux, présidente de la Fondation de la mer, contactée par RMC Conso.

“Le problème, c’est que ce classement ne distingue pas la haute mer, peu surveillée, de la ZEE (Zone économique exclusive), les zones maritimes jusqu’à 370 km des côtes, qui sont beaucoup plus surveillées”, regrette-t-il. -Elle.

Le président de la Sea Foundation milite donc pour que cette classification obligatoire soit plus précise et souligne que la pêche illégale est plus fréquente dans l’océan Pacifique que dans l’océan Atlantique.

De plus, certaines espèces sont surexploitées dans certaines zones et pas dans d’autres. À moins d’apprendre par cœur quels sont les territoires gérés durablement par espèces, c’est un véritable casse-tête. Rappelons toutefois qu’il est préférable de choisir des poissons pêchés au plus près de nos côtes.

Faites confiance à un label

Heureusement, il existe des labels qui facilitent la vie. Ils ne sont pas parfaits, mais au moins ils contribuent à garantir que vous choisissez du poisson pêché légalement.

Le label MSC garantit par exemple que le poisson a été pêché dans une zone où les stocks sont contrôlés. Cependant, il n’impose aucune contrainte sur les engins, les poissons capturés au chalut peuvent donc être certifiés.

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Label MSC © Wikipédia

« Cela pourrait être amélioré mais cela a quand même donné d’excellents résultats, nous le recommandons », confirme Sabine Roux de Bézieux.

L’écolabel Pêche Durable a été instauré par le ministère de l’Agriculture en 2017. Assez restrictif, il est encore peu utilisé.

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Ecolabel Pêche durable © Ministère de l’Agriculture

Le label Pavillon garantit que le poisson a été pêché par un bateau français. Attention, cela ne signifie pas nécessairement qu’il a été capturé en France. Mais cela évite au moins le risque d’un navire illégal.

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Pavillon Français © Pavillon Français

Respectez les saisons

Comme pour les fruits et légumes ou encore le fromage, il y a aussi des saisons pour le poisson. On évitera donc de consommer du bar en hiver, car c’est sa période de reproduction. La morue est consommée de préférence pendant les trois premiers mois de l’année, de janvier à mars.

Les moules sont consommées principalement en hiver, et si la manière de dire que leur saison se situe dans les mois « courts » n’est pas tout à fait exacte, il est quand même utile de rappeler qu’elles sont des fruits de mer à éviter au printemps et en été.

 
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