RSF perd son directeur général Christophe Deloire, décédé à 53 ans

RSF perd son directeur général Christophe Deloire, décédé à 53 ans
RSF perd son directeur général Christophe Deloire, décédé à 53 ans

Il a « transformé l’association en championne mondiale de défense du journalisme, pendant douze ans », a salué RSF dans un communiqué transmis à l’AFP. « Enquêteur, formateur, président d’une ONG, Christophe Deloire avait le journalisme dans son cœur. Pour la liberté d’information et le débat démocratique, cet esprit libre s’est battu, sans frontières, sans repos”, a réagi le président Emmanuel Macron sur X.

Bataille contre CNews

Christophe Deloire était de nouveau en février sur les plateaux de CNews face à Pascal Praud pour défendre la décision du Conseil d’Etat sur le renforcement du contrôle par l’Arcom de la chaîne d’information appartenant au milliardaire conservateur Vincent Bolloré, devenue « un média d’opinion, » selon RSF. On a également pu voir sa grande silhouette, cheveux grisonnants et lunettes rondes, aux côtés des grévistes du JDD, qui ont manifesté pendant plus d’un mois à l’été 2023 contre l’arrivée de Geoffroy Lejeune, marqué à l’extrême droite, à la direction titre de Lagardère. .

“Nous allons dire non à un ogre qui dévore les médias d’information et les transforme en médias d’opinion”, a déclaré le visage de RSF depuis la tribune, lors d’une soirée de soutien organisée par l’ONG. De l’ancienne ministre de la Culture Rima Abdul Malak au patron du régulateur de l’audiovisuel, Roch-Olivier Maistre, les réactions affluent pour lui rendre hommage.

Pour le journaliste Pierre Haski, président du conseil d’administration de RSF, « Christophe Deloire a dirigé l’organisation à un moment crucial pour le droit à l’information. Sa contribution à la défense de ce droit fondamental a été considérable. “Il était un ardent défenseur de notre profession à une époque où notre travail et nos valeurs sont de plus en plus remises en question”, a déclaré à l’AFP le directeur de l’information Phil Chetwynd.

En charge des « Etats Généraux de l’Information »

L’année dernière, Christophe Deloire a été nommé délégué général des États généraux de l’information, promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2022. Lancés en octobre 2023, ceux-ci visent à « aboutir à un plan d’action pour « garantir le droit à l’information dans le monde ». “L’ère du numérique”, a-t-il ensuite expliqué à l’AFP, alors que le processus est censé s’achever cet été. Depuis 2018, il est également président fondateur du Forum sur l’information et la démocratie. À l’international, Christophe Deloire s’est impliqué dans de nombreux dossiers, comme l’assassinat à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ou les atteintes à la liberté de - en Russie.

Aux Etats-Unis, l’organisation new-yorkaise Committee to Protect Journalists (CPJ), partenaire de RSF, a estimé sur X (ex-Twitter) que « le monde avait perdu un champion de la liberté de - ». A Washington, le National Press Club a rendu hommage à « Christophe, un grand ami des journalistes où qu’ils soient, profondément passionné par les droits des journalistes », saluant son implication dans le cas d’Austin Tice, reporter américain kidnappé et disparu en Syrie en 2007. 2012.

Dénonciateur de la violence accrue contre les journalistes

Christophe Deloire a régulièrement alerté sur la montée des violences contre les journalistes. « Multipliés par les réseaux sociaux, qui portent une lourde responsabilité à cet égard, ces sentiments de haine légitiment ces violences et affaiblissent, un peu plus chaque jour, le journalisme et, avec lui, la démocratie », dénonçait-il déjà en 2018.

Avant de prendre la tête de RSF, Christophe Deloire a dirigé le Centre de formation des journalistes (CFJ) à Paris de 2008 à 2012. Il a également travaillé pour le magazine Le Point de 1998 à 2007. En 2004, il publie avec Albin Michel, « Les islamistes sont déjà là », une enquête cosignée avec le journaliste Christophe Dubois, puis « Sexus Politicus » en 2006, toujours avec Christophe Dubois, sur la sexualité dans la vie politique française.

Lancée en 1985 en France par quatre journalistes, RSF est devenue au fil des décennies un fer de lance de la liberté de - et du droit à l’information dans le monde. L’ONG, dont le siège est à Paris, est présente sur tous les continents, via des bureaux dans une dizaine de villes et des correspondants dans quelque 130 pays. Elle détecte et dénonce les obstacles à la liberté d’information et vient en aide aux journalistes emprisonnés ou menacés (assistance juridique, prêt de gilets pare-balles, pressions sur les Etats et les institutions, etc.).

Depuis 2002, RSF publie un rapport annuel sur les exactions commises contre les journalistes dans 180 pays. Ce classement mondial de la liberté de - fait référence pour de nombreux médias et plusieurs institutions internationales.

 
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