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Editoriale Coulommiers
Publié le
10 novembre 2024 à 18h30
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En Seine-et-Marne, les récentes inondations à Coulommiers et dans la région, suite au passage de la tempête Kirk, ont laissé des traces indélébiles dans la vallée du Morin. Lors du forum organisé au café culturel « C’est déjà ça » à Mouroux, les habitants ont exprimé leur inquiétude, notamment face à des pratiques d’urbanisme jugées inadéquates.
Une nouvelle approche de la planification
Pour plusieurs participants, il est essentiel de revoir notre approche en matière d’aménagement du territoire. Cela comprend l’adoption de pratiques agricoles durables et l’exploration de solutions telles que la création de bassins de rétention pour gérer les eaux pluviales. Cependant, pour l’association RENARD, il est important de souligner qu’éliminer complètement les inondations est une tâche impossible, car il n’existe pas de réservoir d’eau capable de contenir tous les volumes impliqués lors d’une crue.
“Les constructions dans les zones inondables ne sont pas interdites, mais doivent être encadrées par des mesures de précaution, notamment concernant l’écoulement des eaux et la sécurité des personnes”, souligne l’association. « Il faut aussi distinguer les problèmes ponctuels, comme à Pommeuse, où un lotissement a été construit sur un cours d’eau identifié, malgré les avertissements des élus. »
La création d’un Parc naturel régional pourrait s’avérer bénéfique en intégrant davantage les questions d’inondations dans les décisions d’aménagement. « Prenons l’exemple de Crécy-en-Brie et Coulommiers, qui se sont urbanisés en fond de vallée, en raison de la demande en eau pour les tanneries ; ces communes se sont urbanisées dans des zones marécageuses ».
Certains ont exprimé leur inquiétude quant à la gestion des écluses. Pour les associations, un engagement résolu en faveur de la désartificialisation du territoire s’impose. « Cela impliquerait de stopper la création de nouvelles zones commerciales et d’établir un moratoire sur la construction d’infrastructures routières, tout en encourageant le renouvellement des zones déjà urbanisées. A noter que la France perd chaque année entre 20 000 et 30 000 hectares d’espaces naturels indispensables à l’absorption de l’eau.
Une réalité alarmante
Des témoignages poignants d’habitants ont révélé l’impact dévastateur du changement climatique sur leur quotidien. Un habitant du hameau de Coubertin à Mouroux a déclaré : « Ma fille souffre d’asthme et mon mari est diabétique. Imaginez leur état de santé dans une maison pleine d’humidité. » Un couple de Doué a raconté son expérience d’installation dans un gîte, contraint de fuir une maison devenue inhabitable.
De son côté, la fondatrice de Vigicrécy a décrit l’état désastreux de sa boutique de cosmétiques à Crécy-la-Chapelle, avec l’impossibilité d’exercer son activité professionnelle et le chômage de ses salariés, une situation partagée par de nombreux autres commerçants et artisans. Les discussions ont également souligné l’importance d’une plus grande éducation et d’une plus grande sensibilisation aux questions environnementales, afin de préparer les jeunes générations à faire face aux défis futurs. Le risque de crues soudaines provoquées par des pluies torrentielles en France devrait augmenter de 130 % d’ici 2050, selon le GIEC.
Sylvie Chobert, déléguée de la mutuelle et de sécurité sociale MAIF, a présenté PrévEntraide, un système de solidarité et de prévention, notamment face aux risques naturels et aux événements climatiques, comme les inondations, les sécheresses et les canicules.
Les prix des assurances en hausse
Sa présentation a souligné la nécessité d’une plus grande coopération au sein de la communauté et l’importance de mettre en place des mesures proactives pour atténuer les impacts des catastrophes futures. En raison de l’augmentation des catastrophes naturelles, France Assureurs a indiqué que les contrats d’assurance habitation dans le monde devraient connaître une hausse de prix de 8 à 12 % à compter du 1er janvier 2025.
Pour répondre à ces enjeux et renforcer leur résilience, une envie commune s’est fait jour : créer une plateforme de ville qui rassemble habitants et associations. Les associations présentes ont également proposé diverses initiatives visant à coordonner les efforts de chaque acteur et à mieux répondre aux besoins de la communauté. En unissant leurs forces, ils espèrent maximiser l’impact de leurs actions et renforcer la résilience collective.
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