Événement. Lors du Forum Russie-Afrique qui se tient ce dimanche à Sotchi, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a rappelé une réalité souvent ignorée, à savoir que le continent africain avec son dynamisme, ses richesses et sa jeunesse n’a pas besoin du reste, mais du reste. c’est exactement le contraire.
« La voix de l’Afrique au niveau international doit être entendue et respectée », a-t-il déclaré lors de son discours devant ses collègues présents à cette première conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique.
– – Extraits du discours de M. Nasser Bourita :
1. Nous arrivons à Sotchi animés par une conviction forte : ce n’est pas l’Afrique qui a besoin du reste du monde. En réalité, c’est le reste du monde qui a un besoin croissant de l’Afrique. Notre continent porte une voix unique à travers le monde, celle d’un continent riche d’histoire et de diversité, fier d’être le berceau de l’humanité, mais aussi d’un continent d’avenir, doté d’un grand potentiel économique et démographique.
2. La voix de l’Afrique sur la scène internationale doit être entendue et respectée. Nous sommes reconnaissants à la Russie de comprendre le rôle de notre continent et son potentiel.
3. Pour que la voix africaine soit entendue et influence les affaires mondiales, il est important de rappeler trois principes fondamentaux :
Ha. il ne peut y avoir de paix et de prospérité partagées en Afrique, au bénéfice des peuples de notre région, sans un respect rigoureux de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ses États membres. Il ne peut y avoir de paix et de prospérité partagées sur notre continent sans le respect des règles de bon voisinage entre les États africains.
B. Il est important que les partenaires du continent s’éloignent des logiques de paternalisme et de contrôle, car l’Afrique est capable de gérer ses problèmes.
C. Enfin, il ne peut y avoir de paix et de prospérité partagées en Afrique si certains États africains se positionnent, unilatéralement et sans aucune forme de légitimité, comme des dirigeants présumés de notre continent, alors qu’en réalité ils n’agissent pas uniquement pour servir des agendas strictement nationaux.
4. Le partenariat Russie-Afrique présente un potentiel de croissance évident. C’est pourquoi elle doit s’appuyer sur les priorités fondamentales du continent africain. En vue du prochain sommet Russie-Afrique, il serait souhaitable d’orienter notre réflexion sur les perspectives de coopération entre l’Afrique et la Russie, notamment dans les secteurs de la sécurité alimentaire et de la sécurité énergétique.
5. Le Royaume du Maroc est parfaitement à l’aise dans cette rencontre entre son continent d’identité et d’appartenance et son partenaire stratégique qu’est la Russie. Avec les deux, le Maroc a toujours été constant et cohérent sur la nécessité urgente de traduire son engagement en actions concrètes, en initiatives ambitieuses et en projets structurants, au service du développement humain, de la sécurité alimentaire, de l’énergie et du climat, bref de la sécurité.
6. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les trois principales initiatives réelles, relatives au Processus de Rabat sur les pays de l’Afrique atlantique, à l’Initiative visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique et à l’Initiative Nigéria-Maroc pour la gazoduc. Ces trois initiatives progressent ; et ça progresse très bien !
7. Le souvenir de ces initiatives sert à illustrer par des faits l’appel que Sa Majesté le Roi lance continuellement pour un changement d’approche de la part des partenaires traditionnels à l’égard du continent africain. L’Afrique a besoin de moins d’assistance et de partenariats plus mutuellement bénéfiques.
8. Ce dont l’Afrique a réellement besoin, c’est de structurer des projets de développement humain et social. Le meilleur partenaire de l’Afrique est celui qui sait mieux que d’autres comment maintenir son élan, combler ses lacunes et accroître son potentiel.
Article 19.ma