« Il fallait que ça arrive… » Odile, qui habite Cours Saint-Luc, à Châteauroux, emmène quotidiennement son chien place Voltaire, à quelques pas. Pour elle, le drame qui s’y est déroulé dans la nuit du jeudi 6 au samedi 7 juin était prévisible. « Il y a des gens ivres ici tous les jours. Des bagarres surviennent parfois… Ce drame ne me surprend pas. » Un drame qui s’est déroulé entre minuit et une heure du matin. Selon nos informations, une altercation a éclaté entre deux hommes, au niveau des deux poubelles à verre qui sont placées entre l’église Saint-André et la rue Roger-Cazala. Elle s’est terminée à quelques dizaines de mètres de là, avec la mort d’un homme de 24 ans, Yoyo Agnero, blessé par plusieurs coups de couteau.
Bien que ce dernier soit en arrêt cardio-respiratoire à l’arrivée des policiers et des secours, les premiers soins qui lui sont prodigués, vers 1 heure du matin, ont permis d’être transporté vivant au centre hospitalier de Châteauroux, où il a finalement succombé à ses blessures. L’auteur des coups mortels, activement recherché, n’a pas été appréhendé. Une information judiciaire pour homicide a été ouverte, et l’enquête a été confiée à la police judiciaire d’Orléans, comme l’a confirmé le parquet de Châteauroux.
« Des sacs remplis de bières »
Pour les habitants du quartier comme Odile, ce drame, s’il n’était pas prévisible, n’a rien de surprenant. Mohamed, propriétaire d’un kebab situé juste en face du lieu où l’altercation a commencé, témoigne : « Il peut parfois y avoir plus d’une cinquantaine de personnes rassemblées là, derrière l’église. Beaucoup vivent dans la région. Personnellement, j’ai été très clair avec eux, et ils ne viennent pas me déranger. Mais c’est évident, beaucoup viennent ici pour boire. »
Un peu plus loin, le gérant de l’épicerie Vival confirme les rassemblements quotidiens mais explique que « Ce ne sont pas mes clients et je n’ai aucun problème avec eux ». Un habitant de la rue de Mousseaux constate que « Ceux qui viennent place Voltaire en fin de journée arrivent avec des sacs de courses des supermarchés remplis de bières, entre autres. Mais je suis sûr que, compte tenu des gens qui passent et ne restent pas, c’est aussi un point de transaction. »
L’altercation qui a coûté la vie au jeune homme de 24 ans était-elle un règlement de compte lié au trafic de drogue ? C’est l’enquête qui devra le déterminer. “La police sait ce qui se passe ici, explique un autre témoin. Tout le monde le sait et le voit ! Ce n’est pas compliqué finalement. La place Voltaire, entre les problèmes d’attentats aux arrêts de bus et ces rassemblements qui font peur, elle est devenue dangereuse, une véritable zone de non-droit. Je recommande à tout le monde de l’éviter. »
