L’Allemagne célèbre samedi la chute du mur de Berlin, tombé il y a 35 ans, dans un “jour heureux” qui contraste avec l’atmosphère morose du moment, liée à la crise gouvernementale du pays et au déclin des démocraties dans le monde.
Cependant, les célébrations qui auront lieu ce week-end tenteront de ne pas perdre de vue la symbolique de cet événement historique, survenu le 9 novembre 1989.
c’est quoi ce bordel “une bonne journée” ce qui nous rappelle aussi cela “La liberté et la démocratie n’ont jamais été une évidence”a déclaré le maire conservateur de Berlin Kai Wegner lors d’une cérémonie en présence également du chef de l’Etat Frank-Walter Steinmeier. La devise des célébrations, « Préserver la liberté »» trouve une résonance particulière à une époque où la démocratie est en déclin partout dans le monde et où les guerres continuent de faire rage, en Ukraine et à Gaza.
C’est arrivé il y a 35 ans. Poussés par leur courage et leur soif de liberté, les citoyens de l’Allemagne de l’Est ont démoli le #mur Depuis #Berlin. Si la division de l’Allemagne appartient au passé, la protection de la démocratie reste d’actualité aujourd’hui. pic.twitter.com/W24QQOu3sh
— Ambassade d’Allemagne en France (@GermanyDiplo) https://twitter.com/AllemagneDiplo/status/1855144039030702296?ref_src=twsrc%5Etfw
Elles surviennent également alors que la coalition d’Olaf Scholz s’est effondrée après le limogeage du ministre libéral des Finances mercredi soir, plongeant la première économie européenne dans une période d’incertitude. L’ancienne Berlinoise de l’Ouest Jutta Krüger, 75 ans, y trouve certainement son compte “honte” que la chute du gouvernement se produit en ce moment même.
« Mais nous devrions quand même célébrer la chute du mur. Il était particulièrement important pour les Berlinois, mais aussi pour ceux qui vivaient en Allemagne de l’Est, de savoir qu’ils pouvaient sortir s’ils le voulaient, aller où ils voulaient.”a déclaré ce retraité à l’AFP.
« Mur de la honte »
Le chancelier Olaf Scholz a également souligné vendredi que les valeurs de 1989 ne pouvaient être respectées. “à tenir pour acquis”. Pour incarner ces idéaux, une installation extérieure s’étendant sur 4 km le long de l’ancien tracé du Mur présente des répliques de panneaux des manifestations de 1989 et des milliers d’autres créés par les citoyens.
La chute du Mur, symbole de la guerre froide et de la division entre le bloc occidental et le bloc soviétique, a ouvert la voie à l’effondrement du communisme en Europe de l’Est et à la réunification de l’Allemagne un an plus tard. LE « Mur de la honte » il a été érigé en août 1961 sur une longueur de 155 km autour de Berlin-Ouest pour mettre fin à l’exode croissant des habitants de la République démocratique allemande (RDA). Au moins 140 personnes sont mortes en tentant de le traverser.
Des militants du monde entier ont été invités aux célébrations jusqu’à dimanche, notamment la chef de l’opposition biélorusse en exil Svetlana Tikhanovskaya et le dissident iranien Masih Alinejad. Le groupe protestataire punk russe Pussy Riot se produira devant l’ancien siège de la Stasi, la redoutée police secrète d’Allemagne de l’Est.
« Nous sommes aujourd’hui aux côtés de ceux qui luttent pour leur liberté et contre l’esclavage !a déclaré Frank-Walter Steinmeier dans son discours d’ouverture des célébrations mercredi soir.
9 novembre 1938
« L’accent mis sur la liberté est particulièrement important à une époque où nous sommes confrontés à un populisme croissant, à la désinformation et à la division sociale »Joe Chialo, chef de la culture du gouvernement régional de Berlin, l’a également souligné.
Les élections organisées dans trois régions de l’ex-RDA en septembre ont mis en évidence les divisions politiques persistantes entre l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a enregistré des résultats historiquement élevés, tandis qu’un nouveau groupe d’extrême gauche a fait un pas en avant. Ce week-end marque également l’anniversaire de la « Nuit de Cristal », un pogrom perpétré par les nazis les 9 et 10 novembre 1938.
Le souvenir de la terreur de #9 novembre 1938 devrait nous le rappeler. Le fait que les femmes et les hommes juifs d’aujourd’hui doivent encore avoir peur de vivre ouvertement leur religion est une honte. Notre démocratie repose sur la promesse « Plus jamais ça » : nous devons la tenir. pic.twitter.com/m1Pp8NerSa
— Chancelier fédéral Olaf Scholz (@Chancelier fédéral) https://twitter.com/Bundeskanzler/status/1855141856041906176?ref_src=twsrc%5Etfw
Au moins 90 Juifs ont été assassinés, des dizaines de milliers ont été déportés dans des camps de concentration et 1 400 synagogues ont été incendiées en Allemagne et en Autriche.
« Il est très important que notre société tire les bonnes leçons de ces événements »a rappelé le gouvernement allemand au moment où l’Allemagne connaît une multiplication des actes antisémites après les événements du 7 octobre 2023 – l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël -, qui ont déclenché la guerre dans la bande de Gaza.