Il y aura probablement des annonces de fermetures de sites dans les semaines et mois à venir
Le ministre de l’Industrie Ferracci a déclaré sur France Inter samedi 9 novembre. Le budget social il y aura des milliers d’emplois
selon le ministre, qui préconise une réponse européenne, notamment pour soutenir le secteur automobile.
Vendredi, il a passé trois heures à Cholet (Maine-et-Loire), sur le site de l’une des deux usines Michelin promises à la fermeture, salué par dix minutes de huées.
Les salariés sont choqués, en colère, on le comprend à la façon dont l’annonce a été faite […] ce n’était pas une manière digne
a estimé le Dr Ferracci pendant le programme Nous ne pouvons pas arrêter l’Echo
: Les salariés ont été informés très tard, la direction de Michelin n’est pas venue faire l’annonce directement, en face à face […] c’est déplorable.
Mais son entourage le dit ceux qui sifflaient n’étaient souvent pas des salariés de Michelin
.
Le géant français du pneumatique a annoncé le 5 novembre la fermeture d’ici 2026 des sites de Cholet et de Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1 254 salariés.
“Personne n’est laissé sans solution”
M. Ferracci est qualifié de très constructif
des contacts avec les élus locaux, les organisations syndicales et la direction du groupe, avec lesquels il entend suivre le plan d’action mis en place. L’engagement de Michelin est que personne ne soit laissé sans solution
se souvient-il.
Jeudi, à Colmar, il l’a promis de nombreuses ressources
et a déclaré vouloir trouver des « solutions dignes » pour les salariés concernés par les plans sociaux.
Plus généralement, pour le secteur automobile en difficulté, pour lequel il a annoncé un plan d’urgence, Ferracci espérait une approche de soutien à l’industrie automobile européenne
.
Les chaînes de valeur sont pleinement intégrées. Vous avez des fournisseurs en Allemagne pour les fabricants qui sont en France, et vous avez des fournisseurs en France pour les fabricants qui sont en Allemagne. La protection commerciale contre les véhicules chinois doit être conçue au niveau européen
dit-il.
De son côté, le ministre de l’Economie, Antoine Armand, a réagi lors de sa visite au Salon Made in France, à Paris, samedi matin. Nous nous trouvons dans une situation internationale extraordinairement difficile avec le coût des matières premières, la question énergétique, les pratiques commerciales agressives de nombreux pays et donc nous ne devons pas être naïfs du tout, nous devons être extrêmement fermes et extrêmement exigeants envers les autres plaques continentales qui créent de l’instabilité et ils créent de la fragilité
a-t-il déclaré.
Les équipementiers automobiles européens ont tiré la sonnette d’alarme cette semaine face au nombre sans précédent de suppressions d’emplois dans le secteur.
Au premier semestre 2024, 32.000 suppressions d’emplois ont été annoncées en Europe, soit plus que lors de la pandémie de Covid, dans ce secteur qui emploie 1,7 million de personnes en Europe.
L’industrie automobile, en perte de compétitivité par rapport à l’Asie et aux Etats-Unis, souffre de la baisse des ventes sur le continent, de la concurrence chinoise à bas coûts et de la lenteur de l’électrification.
« Bonus écologique européen »
Parmi les mesures évoquées, Ferracci prévoit un bonus écologique à l’échelle européenne
E emprunt européen commun
finance mécanismes de soutien
au secteur.
Dès le premier semestre 2025, la Commission européenne a déclaré qu’elle donnerait la priorité à un +clean industrial act+, c’est-à-dire une législation européenne sur l’industrie propre, dans laquelle on pourra mettre en œuvre un certain nombre de mesures
.
L’automobile n’est pas le seul secteur touché. Dans le secteur aéronautique, la branche défense et spatiale d’Airbus, qui produit principalement des satellites et compte 35 000 salariés, devrait supprimer 2 500 emplois en 2026. Ferracci a déclaré qu’il veillerait à ce qu’il n’y ait pas de licenciements, car les employés seront reclassés dans d’autres entités d’Airbus. .
L’entreprise chimique française, particulièrement sensible aux coûts de l’énergie et de l’électricité, avait déclaré mi-octobre craindre de perdre 15 000 emplois
en trois ans sur 200 000, soit 8 %.
Déjà un millier de suppressions d’emplois ont eu lieu ces derniers mois chez Solvay, Syensqo, Weylchem Lamotte, en plus des 670 prévues par le groupe pétrochimique ExxonMobil à Port-Jérome en Normandie.
En région Auvergne-Rhône-Alpes, la faillite de Vencorex, sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix (Isère), met près de 5 000 emplois en jeu
dans d’autres secteurs industriels approvisionnés par le groupe, estime la CGT.
Même dans ce cas, l’abandon est perceptible dans toute l’Europe. L’industrie chimique allemande, la plus grande au monde, paie le prix de la perte du gaz russe bon marché. Unilever, Evonik et BASF ont également annoncé des réductions d’effectifs.