« La qualité de service a un coût »

« La qualité de service a un coût »
« La qualité de service a un coût »

Un nouveau contrat de délégation de service public est en place depuis 2024. Pour les habitants du Beauvaisis, cela se ressent dans les factures. La gestion du service de l’eau explique cette hausse des prix.

En octobre 2024, le projet de loi de régulation de l’eau a surpris de nombreux riverains. Et à juste titre, puisqu’on voit, par exemple à Beauvais, une augmentation d’environ 38%. Une majoration qui varie selon les communes puisque toutes n’ont pas le même système de tarification.

Un résident a noté une augmentation de près de 1€ sur le prix au m3 augmentant le prix de 2,77 € en avril 2024 à 3,78 € le m3. « A l’heure où l’on s’interroge sur le prix du « coût de la vie », une augmentation de l’eau, vitale, pour les ménages les plus démunis, il est anormal d’avoir une telle augmentation »crie le Beauvaisien.

Un autre propriétaire du ville préfecture de l’Oise déplore également ce changement de prix qui voit le prix au m3 passer de 2,97 € en 2022 à 3,27 € cette année. Pour comprendre cette augmentation, il faut « détailler la répartition du prix total », que ce soit pour la distribution d’eau potable ou l’assainissement, qui sont deux budgets totalement indépendants.

Répartition des prix

Le prix de l’eau potable, lorsqu’elle est gérée en délégation de service publicest composé de quatre éléments : une partie de l’argent va au délégataire (Véolia par exemple), un autre revient à communauté (l’Agglo), une partie est attribuée à l’agence de l’eau et le reste correspond à la TVA.

Depuis le 1er janvier 2024, un nouveau contrat de délégation a été mis en place pour les 15 prochaines années pour le 13 communes en DSP de l’agglodepuis la fin de l’ancien contrat de 12 ans. « Du côté du délégataire, il y a une forme de décote qui augmente au rythme du coût de la vie »déclare Franck Cantin, directeur du service de l’eau. « En fait, les prix augmentent ».

Et les services évoluent. « Il y a le télérelève qui a été mis en place, permettant de mieux suivre la consommation, il a été demandé au délégataire de construire des usines de traitement des pesticides, d’avoir un meilleur rendement et d’assurer l’entretien des réseaux… Et tout cela a un coût »insiste le réalisateur.

Il y a “d’autres phénomènes à prendre en compte” sur cette augmentation, visible sur la facture d’eau, notamment au moment de la régularisation semestrielle. C’est le pièce réparéece qui correspond à abonnementet celle de la part variable qui fait référence à ce que consomme un ménage. «Véolia a introduit, dans son nouveau contrat, un prix de souscription plus élevé pour se sécuriser financièrement»déclare le directeur du service.

Et ajoute : « En moyenne, un ménage consomme 2 % de moins par an qu’il y a deux ans. Pour certains fabricants, cela peut représenter jusqu’à 25 % d’eau en moins, voire 50 % d’eau en moins par an. Toutefois, les infrastructures nécessiteront le même entretien qu’il y a deux ans. Si la consommation continue de baisser, mais que nous voulons la même qualité de service, alors les prix augmentent. ».

En moyenne, la majoration pour un foyer beauvais sur l’année est de 60 euros. Mais certains comptent une centaine d’euros supplémentaires sur la facture d’octobre 2024 par rapport à l’année 2022.

Harmonisation tarifaire

Même si la distribution de l’eau potable est confiée à un délégué du service publicla communauté d’agglomération récupère toujours une part du prix global. « Tout ce qui implique une gestion lourde du patrimoine sur les réseaux est à la charge de la communauté urbaine »résume le réalisateur. Cela inclut, par exemple, investissements sur des réseaux supérieurs à six mètres ou encore des travaux de retenue.

En outre, dans la ville, il y a un « œuvrer pour la protection des ressources agricoles » réalisé par un ingénieur agronome. « Cela permet de faire le lien entre développement économique et développement durable »explique le gérant. Encore une fois, cela a un coût. Un autre facteur entre en jeu : l’État a demandé une harmonisation du prix de l’eau dans les territoires.

Franck Cantin simplifie : « Dans 10 ans, il faudra faire en sorte que le prix de l’eau soit le même dans les 13 communes ». Il y a donc eu une augmentation drastique cette année “mais ce qu’il ne faudra plus faire par la suite, puisque le prix est désormais aligné”» met Franck Cantin en perspective.

Augmentation de 8% sur l’assainissement

Quant à la part tarifaire de sanitairedonc distincte de l’eau potable, elle ne compte que s’il s’agit d’un réseau collectif puisqu’il est raccordé à une station d’épuration. S’il est individuel, il n’est pas connecté et donc rien ne sera retiré à l’individu.

Quant au réseau collectif, une augmentation de près de 8% a eu lieu entre 2023 et 2024 et s’ajoute donc à l’augmentation du prix de l’eau potable. “Le prix de l’assainissement a été indexé sur le prix de l’inflation, que ce soit à Beauvais ou dans d’autres communes”, explains Franck Cantin.

Enfin, le prix global de l’eau pour de nombreux ménages n’est pas naturel pour cette précieuse ressource qui coule de nos robinets.

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Pourquoi pas une autorité publique ?
Presque chaque année, l’interminable débat sur l’attribution de la gestion de l’eau potable revient lors du conseil communautaire. Gestion publique ou délégation de service public (DSP) ? En 2023, un nouveau contrat DSP a été voté dans l’agglomération du Beauvaisis, renouvelant un contrat de 15 ans avec Véolia pour les 13 communes qui en dépendent.
« Nous ne disons pas qu’être sous gestion publique coûterait moins cher ou plus cher. Cependant, la structure n’existe pas. Sa création représenterait donc un coût énorme pour la communauté urbaine, qui peut être estimé à plus d’un million d’euros. »explains Franck Cantin.
Cependant, la partie assainissement est gérée sous gestion publique. « Nous possédons la plus grande station d’épuration de Beauvais. Là, nous n’entendons pas aller dans la délégation de service public puisque le secteur public existe déjà »affirme le directeur du service des eaux.
Qu’en est-il du prix pour les prochaines années ?
“Le plan financier et d’investissement est connu jusqu’en 2039”explique Franck Cantin. Du côté du délégataire, il existe une forme d’escompte qui augmente au rythme de l’inflation, s’il y en a.
« Si l’indice ne change pas, le prix non plus »rassure le réalisateur. Quant à la partie communautécelui-ci est soumis chaque année à un vote au conseil d’agglomération. « Nous devons savoir quel service nous voulons. Moins nous en faisons, moins nous obtenons de subventions et moins le service sera de qualité.
Trois usines pour 2026
Pour répondre au problème des pesticides dans les eaux souterraines, des unités de traitement d’eau potable seront construites Beauvais mais aussi à Luchy et Crèvecoeur-le-Grand. Ces usines, dont l’activité est prévue pour 2026, permettront le traitement des métabolites de “chloridazone” et les métabolites de “chlorothalonil« . « L’objectif est que chaque résident dispose d’une eau de bonne qualité et conforme aux exigences réglementaires. »

Lire aussi : Gros travaux dans la ZAC des Ther de Beauvais : les habitants de la maison Adoma vont bientôt s’y installer

 
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