Nous allons parler d’une entreprise méconnue du grand public, qui a un rôle clé dans la chaîne de production des puces électroniques qui sont partout. Elle est néerlandaise et elle est non seulement une leader européenne mais aussi une leader mondiale.
On parle d’ASML (rappelez-vous ce nom), la deuxième plus grande valorisation boursière d’Europe, trois fois celle d’Airbus.
Alors je demande aux auditeurs de se concentrer !
Elle fabrique des machines qui fabriquent les puces les plus puissantes au monde. Avec la technologie de lithographie par rayonnement ultraviolet.
Ne vous inquiétez pas, j’ai aussi du mal à suivre. Un rayon lumineux grave les circuits sur une plaquette de silicium. ASML a tellement réduit l’épaisseur de ce rayon qu’il passera en dessous du nanomètre – un milliardième de mètre grâce à l’ouverture numérique.
Bref, nous sommes presque infiniment plus petits qu’un cheveu.
ASML promet à ses clients, comme l’américain Intel et le taïwanais TSMC, qu’ils fabriqueront bientôt des puces comportant trois fois plus de transistors. Surtout pour l’intelligence artificielle.
Prix de chaque engin de la taille d’un gros bus : 350 millions d’euros !
C’est donc un joyau !
L’Europe en possède vraiment peu en très haute technologie, mais oui, elle en a une.
Au point que l’entreprise se retrouve au cœur de la guerre technologique entre les États-Unis et la Chine. Sous la pression de Washington, La Haye a révoqué les licences d’exportation ASML pour les machines les plus avancées en 2018 puis en 2023.
L’année dernière, l’entreprise a vendu 450 de ses machines et espère encore doubler son chiffre d’affaires.
Et il est dirigé par un Français
Oui, depuis deux mois, et ce matin il a accordé sa première interview au journal Les Échos.
Christophe Fouquet est ingénieur – disons aussi en passant qu’on ne rend jamais assez hommage aux ingénieurs pour leurs innovations.
Bon, pour vous laisser (et moi) totalement perplexes, je cite ce manager : aujourd’hui, il y a entre 200 et 300 milliards de transistors sur certaines puces. D’ici 2030, il y en aura 1 000 milliards. Fin de citation…
Si certains de nos auditeurs ont visualisé les transistors qui diffusaient autrefois France Inter, je leur dis solennellement : ils se trompent !
Comment réindustrialiser l’Europe ?
Voici une question posée au dirigeant français… Sa réponse : le vrai problème n’est pas le financement mais les charges administratives.
Pour construire une usine de semi-conducteurs, à Taiwan, il faut un an, ici en Europe, 4 ans.
Par ailleurs, en mars, l’ASML a menacé de délocaliser ses investissements en raison des barrières à l’immigration voulues par l’extrême droite de Geert Wilders. Depuis, l’entreprise semble rassurée : comme en Italie, l’extrême droite a dû faire marche arrière.
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