que vaut la nouvelle série « Star Wars » ? – .

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AAprès le tourbillon de ces dernières années, qui avait vu passer pas moins de cinq séries de l’univers depuis 2019 Guerres des étoiles (Le Mandalorien, Le livre de Boba Fett, Obi Wan Kenobi, Andor, Ahsoka), avec des succès contrastés mais une bonne performance globale, certains signes montrent que la maison mère Disney semble mettre la pédale plus douce sur les créations futures.

Réductions des coûts de production, croissance atone des plateformes de distribution, rachat idéologique de l’usine à rêves par Bog Iger, après une démarche artistique généralement jugée trop « éveillée », nul doute que la firme entend revenir à un classicisme assumé, centré sur des valeurs sûres. susceptible de ne pas trop offenser un base de fans aussi fidèle qu’attentionnée.

Un équilibre à trouver entre classicisme et nouveautés

L’Acolyte se situerait donc à la croisée de ces chemins, entre orthodoxie rigoureuse et écarts prudents, comme une scène inaugurale illustrant cet équilibre précaire (attention, la suite de cet article comporte certains spoilers). L’entrée d’un personnage encapuchonné dans une taverne peu recommandable pourrait légitimement entraîner des froncements de sourcils et des haussements d’épaules.

De la scène phare de la cantine Mos Eisley sur Tatooine en Un nouvel espoir (1977), lieu de rencontre entre Luke Skywalker et Han Solo, on ne compte plus les variations infinies, entre répétition et différence, de ce leitmotiv adapté à toutes les sauces. Guerres des étoilesromans et jeux vidéo inclus.

Mais, divine surprise, le mystérieux inconnu, qui se révélera être un inconnu, vient provoquer Indara, un intimidant maître Jedi entouré de sinistres sbires – une heureuse idée d’avoir confié à l’impénétrable Carie-Anne Moss (Matrice) le rôle dudit maître. Surtout, l’audace maîtrisée de cette ouverture est de faire référence à des codes hérités du western, notamment italien – un héritage déjà revendiqué par Jon Favreau dans Le Mandalorien –, où un personnage cherchant clairement à se venger attaque ceux qui l’ont trahi/humilié/privé de ses proches (supprimer la mention inutile).

Jedi sur le grill

Au terme d’un duel apparemment déséquilibré, Indara finit par tomber morte, dans une ouverture explosive qui regarde aussi du côté de Kill Bill, affrontement 100 % féminin, ambiance kung-fu et usage d’armes tranchantes (et non de sabres laser) obligent. Cette introduction donne le ton d’une série qui privilégie une nouvelle fois un personnage féminin, depuis le tournant de la dernière trilogie pilotée par JJ Abrams.

Osha est une jeune femme qui a interrompu sa formation Jedi, un motif déjà vu dans Ahsoka, et qui se retrouve à la poursuite de Mae, sa jumelle présumée morte, et qui s’avère être le célèbre tueur en série des maîtres Jedi. Ses motivations seront révélées plus tard dans un épisode flash-back, selon un truc largement testé dans d’autres séries Guerres des étoiles.

Osha et Mae appartenaient à une confrérie de sorcières, une communauté déjà croisée également en Ahsokadont les Jedi comptaient arracher ces deux jeunes pousses prometteuses.

La grande force de L’Acolyte est justement d’accentuer la peinture d’un ordre tout-puissant, alors que l’action se déroule plusieurs centaines d’années avant l’épisode 1 (La menace fantôme), et que la République connaît une relative stabilité renforcée par l’omniprésence, à la fois rassurante et inquiétante, des Jedi. Les mises en scène de la scénariste et productrice Leslye Headland creusent ainsi avec justesse les failles de l’ordre maintes fois dénoncées par ses ennemis irréductibles, les Sith en tête, entre arrogance, toute-puissance et aveuglement.

L’orgueil plus que jamais, cette confrérie de « moines fanatiques » veille, selon l’expression d’une mère sorcière. Car les Jedi ont ici décidément un petit air de Savonarole ou d’inquisiteurs, prompts à brûler, certainement malgré eux, les hérétiques ou les dissidents qui menaceraient leur hégémonie politico-spirituelle. Ironiquement, ce sont eux qui finissent ici, sans jeu de mots, sur le grill.

Plutôt bien mais pourrait faire mieux

C’est sans doute la voie la plus audacieuse empruntée par la série, qui n’hésite pas à remettre en question les excès d’un ordre garant de principes qu’elle ne respecte pas toujours elle-même – une approche scénaristique assez baroque, autrement dit. dit en passant, à l’heure où les démocraties libérales vacillent et voient leurs valeurs remises en question tant par des ennemis de l’extérieur que de l’intérieur.

Par contre, où Andor offert une direction d’acteur impeccable, Diego Luna et Stellan Skarsgard en tête, ainsi qu’une dramaturgie de la résistance tout en clair-obscur à la manière de Jean-Pierre Melville (tout bien considéré), L’Acolyte souffre de choix d’écriture parfois un peu hâtifs ou discutables. La renégat Mae revient assez rapidement sur le bon chemin, ceci pour faciliter l’apparition de l’inévitable seigneur des ténèbres au sabre laser rouge qui tire les ficelles dans l’ombre.

On pourra aussi regretter que le beau personnage de Kelnacca, un Wookie Jedi retiré dans une forêt façon anachorète (et incarné par le basketteur finlandais Joonas Suotamo, déjà successeur du regretté Peter Mayhew dans le rôle du légendaire Chewbacca) soit trop vite expédié ad patresmalgré un potentiel diablement attractif.

Mais comme pour ses prédécesseurs, on se gardera bien de porter un jugement définitif sur L’Acolyte – l’auteur de ces lignes ayant estimé Andor sans doute prématuré et trop sévère, au vu des premiers épisodes quelque peu apaisants. En l’état, et à quelques semaines d’un baccalauréat qui n’intéresse plus grand monde, on récompensera volontiers ce candidat à la grande école Guerres des étoiles avec une mention « Assez bien, mais pourrait faire mieux ».

L’Acolyte sur Disney+, 8 épisodes, à partir du 5 juin

 
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