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– Guillaume Kasbarian a confirmé le gel du point d’indice de la fonction publique.
« Anti-fonctionnaires »Guillaume Kasbarian ? Vendredi 8 novembre, Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, première organisation syndicale nationale de l’éducation, a dénoncé le « une brutalité incroyable » du ministre de la Fonction publique. Pour le syndicaliste Guillaume Kasbarian « fait face à un conflit très grave »tant “colère” parmi les fonctionnaires “c’est grand”. « Cette affaire est suffisamment grave pour que nous puissions dire que nous allons construire la mobilisation la plus large possible, la plus forte possible »a annoncé le chef de la FSU.
Les tensions se sont intensifiées entre les fonctionnaires et leur ministre. Le 27 octobre, le gouvernement a dévoilé une série de mesures visant à économiser 5 milliards d’euros supplémentaires pour le budget 2025, par le biais d’amendements. Parmi ces annonces, Guillaume Kasbarian a précisé dans Le Figaro vouloir « augmenter le nombre de jours d’attente pour les fonctionnaires de un à trois, comme dans le secteur privé » (sauf pathologies graves) et réduire l’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires de 100 % à 90 %.
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Car c’est bien la lutte contre l’absentéisme qui est dans le viseur de l’exécutif. « Si nous ne réagissons pas, nous laisserons dériver l’absentéisme et les finances publiques sur le sujet »a justifié le ministre, rappelant que le coût de l’absentéisme dans la fonction publique s’élève à “15 000 milliards d’euros”. Selon lui, ces mesures permettraient à l’Etat d’économiser “1,2 milliard d’euros l’année prochaine”. Dans le même temps, le projet de suppression des catégories (A, B et C) de fonctionnaires est resté à l’agenda du gouvernement, promesse de campagne pour la réélection d’Emmanuel Macron en 2022, portée par l’ancien ministre de la Fonction publique. Stanislas Guérini, aujourd’hui “mettre de côté”.
Appel à une « grève » et à une « mobilisation » des syndicats de la fonction publique
Tous ces sujets étaient à l’ordre du jour de la réunion du jeudi 7 novembre. Dans l’après-midi, Guillaume Kasbarian a reçu les principales organisations syndicales dans ce qui a été annoncé comme un esprit de « dialogue et ouverture ». A la fin de l’entretien, les syndicats du secteur étaient finalement très mécontents. « Nous prendrons au mot le jeu du ministre : trois jours d’attente, trois jours de grève »a lancé Christian Grolier, secrétaire général de l’UIAFP-FO. Le syndicaliste a déclaré vouloir travailler avec l’intersyndicale « le plus large possible ». « Il est évident que la CGT va participer à un mouvement de grève »» a ajouté Sylviane Brousse, coordinatrice du service public CGT. Seule la CFDT se montre plus nuancée. “La CFDT mettra les choses en ordre, (…) nous attendrons que le ministre nous transmette, comme il s’y est engagé, les éléments de réponse écrits” dans les 24 heures. « Et puis nous écouterons nos équipes »a déclaré la secrétaire générale de l’UFFA-CFDT, Mylène Jacquot, jeudi 7 novembre.
Guillaume Kasbarian a déclaré à « désir d’entretenir un dialogue constant et franc avec les organisations syndicales » pour « avancer de manière constructive sur les questions essentielles pour les agents et l’avenir de la fonction publique », rapporte l’AFP. Lors de cette réunion, il a finalement annoncé qu’il avait “mettre de côté” la fusion des catégories A, B et C au sein de la fonction publique. “J’ai entendu les arguments des syndicats et des agents qui disent que, pour eux, ces catégories sont des repères historiques, traditionnels, qui leur tiennent à cœur. »a-t-il expliqué sur RTL vendredi 8 novembre.
Il a profité de cette intervention pour annoncer le gel du point indice, estimant que “le contexte budgétaire ne permet pas (…) cette année d’augmenter le point d’indice”. Cela ne permet pas “ni d’augmenter et de payer la prime Gipa”a poursuivi le ministre. La garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa) est une prime distribuée pour compenser l’inflation. Les principaux syndicats de la fonction publique se réunissent en intersyndicale mardi 12 novembre. Nul doute qu’à l’issue de cette réunion, le calendrier de mobilisation sera précisé. Les dirigeants syndicaux de la CGT et FO évoquent la possibilité d’une mobilisation “début décembre”.
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