« Dans les zones rurales, nous devons partager la route »

« Dans les zones rurales, nous devons partager la route »
« Dans les zones rurales, nous devons partager la route »

Il a encore une voiture dans le garage. Mais M. et Mme Leroux ne l’utilisent plus pour les masses. Guenaëlle, cycliste experte depuis maintenant sept ans, est à la tête de l’association Vélotaffeurs Tressois qui regroupe une centaine de bénévoles à Tresses. Dans la région des Coteaux Bordeaux, qui regroupe huit communes et plus de 20 000 habitants à une quinzaine de kilomètres du centre de la ville de Bordeaux, le vélo est encore relégué loin derrière la sacro-sainte voiture. En attendant les différentes livraisons d’un ambitieux plan vélo (100 kilomètres de pistes, 10 millions d’euros de budget), actuellement en construction, la coexistence entre vélos et voitures s’avère parfois conflictuelle.

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Vélos, vélos électriques, cargos : les cyclistes n’ont jamais été aussi nombreux à Bordeaux et dans la Métropole, leur nombre a plus que doublé depuis 2015. À tel point qu’il a mis à rude épreuve les relations entre anciens et nouveaux usagers de la route, s’accusant mutuellement. affaire de non-respect des règles et d’appropriation de l’espace. Données, rapports, entretiens : « Sud Ouest » mène l’enquête.

« En milieu rural, les cyclistes font perdre du temps aux automobilistes dont l’objectif, généralement, est de bombarder. Cela nous dépasse donc encore. A Tresses, où a été instaurée une zone 30 censée normalement améliorer les conditions de circulation, les voitures roulent beaucoup plus vite. Leur quartier est agressif. En fait, nous prenons le partage de la route en face. » Depuis Tresses, Guenaëlle Leroux se rend chaque matin dans le nouveau quartier Euratlantique, sur la rive gauche de Bordeaux. Dix kilomètres sur son cheval électrique, trente minutes chrono sans avoir à composer avec le trafic : que du bonheur. Seules les machines lui gâchent la tâche.

Convoi sécurisé

Sur l’avenue de Mélac, où une voie verte a été inaugurée en septembre dernier, le cycliste déplore les conditions de circulation d’une “autoroute” le matin lors de la grande course : “Au début j’y allais par conviction, par engagement, par sens”. que les vélos y ont leur place. Mais ça s’est mal passé, je me sentais constamment en danger. » Plus généralement, le militant dénonce une certaine hégémonie automobile : « On ne s’attaque pas à la racine du problème qui est notre attachement à la voiture et notre comportement à son égard. » « 90 % de la surface d’une voiture fait simplement office d’enveloppe alors qu’on pourrait laisser la place à d’autres formes de mobilité », poursuit-il.

Son association s’est récemment fait remarquer lors d’un hommage à Paul Varry, le cycliste écrasé le mois dernier à Paris. Elle a également lancé au printemps dernier le système Vélobus, qui mobilise une cinquantaine de personnes par beau temps. Le principe ? Parents et enfants se rassemblent, tous à vélo, pour voyager en convoi en toute sécurité jusqu’à l’école. Trois parcours sont prévus. « On s’est battu pendant plusieurs mois pour qu’un parking devienne un arrêt Vélobus, j’ai reçu des menaces… » désespère la mère de trois enfants.

S’il reconnaît que l’équipement – ​​ou son absence – est souvent à l’origine de conflits entre cyclistes et automobilistes, il s’agace que leurs infractions soient assimilées. “Quand on en commet un en roulant sur un petit vélo, et pareil au volant d’une voiture de 2 tonnes, ce n’est pas tout à fait la même chose, ni les mêmes conséquences…”

 
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