Le ministre de la Santé Christian Dubé souhaite que 8,5 millions de Québécois aient accès à un médecin de famille d’ici 2026, un objectif possible, mais le système central d’évaluation doit être amélioré, juge un médecin de famille de Shawinigan.
«J’y crois. Le défi qu’on a, on sait que le lien se resserre, donc il faut rattacher les patients à une clinique ou à un GMF. La vision est bonne”, a réagi le Dr Frédéric Picotte juste après le point de presse du ministre Dubé, qui a présenté la mise à jour de son plan santé.
Cependant, les médecins de famille sont déjà surchargés et ont du mal à accueillir de nouveaux patients. «Si on veut libérer de l’espace, il va falloir mieux évaluer qui arrive et travailler davantage en équipe», a-t-il expliqué en entrevue à LCN jeudi.
La solution pour lui est donc de se concentrer sur le système central d’évaluation, également appelé digital GAP, mais qui devra être amélioré.
« Nous ne prendrons plus rendez-vous avec notre médecin de famille comme avant. Nous évaluerons pour nous assurer que c’est le bon intervenant”, a souligné le Dr Picotte.
Problèmes de couverture à prendre en compte
Le médecin de famille croit également à l’importance de recourir à tous les profils de professionnels de santé et de proposer un remboursement si les soins proviennent de ces profils et non d’un médecin généraliste.
« Le problème, ce sont les problèmes de couverture. Tout le monde n’a pas d’assurance privée. Physio, psychologue, dentiste, optométriste : souvent, on se substitue parce que [les médecins de famille]nous sommes couverts », a-t-il déclaré.
Il est également sur la même longueur d’onde que le ministre de la Santé en ce qui concerne les investissements en prévention.
« Je pense que le passage à la prévention est le seul investissement viable dans notre système de santé », a-t-il déclaré.