Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, quelles conséquences sur la guerre en Ukraine ? Mercredi 6 novembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé avoir eu une “excellent” échange téléphonique avec son nouvel homologue américain, après sa victoire à l’élection présidentielle. « Un leadership fort et inébranlable de la part des États-Unis est essentiel pour notre monde et pour une paix juste »a-t-il assuré. Sur le front, cette victoire de Donald Trump apporte une incertitude supplémentaire aux soldats ukrainiens qui peinent déjà à entrevoir l’issue de cette guerre.
Rencontré dans les rues de Kiev, Roman, qui porte un uniforme kaki, combat depuis 10 ans contre la Russie au sein d’une unité de volontaires de l’armée ukrainienne. Pour lui, avec Joe Biden, la situation a trop stagné. Ainsi, avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, toute évolution est la bienvenue, estime-t-il. Ces dernières années, il ne cesse de voir ses compagnons d’armes mourir au front. «C’est positif, car Trump a un fort caractère. C’est un gars prétentieux, ambitieux, narcissique, il veut être plus fort que les autresassure Romain. Il ne va pas se prosterner devant Poutine, il va vouloir lui prouver qu’il est le plus fort. Il ne pourra donc tout simplement pas lui donner l’Ukraine.»
Quand Donald Trump affirme pouvoir mettre fin à la guerre en 24 heures, le militaire craint des conséquences désastreuses pour l’Ukraine. « Arrêter la guerre est possible, il admet. Dans ce cas, on cède aux Russes les villes d’Odessa, Dnipro… Et si l’Ukraine n’est pas d’accord, les Américains arrêtent leur aide. C’est possible ! Mais à ce moment-là, on se retrouve seuls, et au bout de trois mois, c’est fini, on capitule.»
Nemets, c’est son nom de guerre, avance en boitant avec des béquilles dans les rues de la capitale ukrainienne. A 27 ans, ce membre d’une unité de renseignement de l’armée vient d’être blessé près de Kharkiv dans un tir d’artillerie. S’il explique qu’il n’attend rien de Donald Trump, il rappelle qu’en 2019, lorsqu’il était au pouvoir, il avait été le premier à fournir des armes à l’Ukraine. «N’oublions pas qui nous a fourni les missiles Javelin, avant même la guerre à grande échelle. Cette nouvelle élection peut être vue de deux manières. Cela peut jouer contre nous, mais aussi en notre faveur. »souligne-t-il.
Pour rester positif, Nemets se dit convaincu qu’un désengagement de l’Ukraine nuirait à l’image des Etats-Unis. Et si Donald Trump a jusqu’ici donné des signaux jugés négatifs à Kiev, le militaire veut croire que cela ne correspondra pas forcément à ses actions une fois au pouvoir.