Quel avenir pour les Américaines ?

Quel avenir pour les Américaines ?
Quel avenir pour les Américaines ?

«Je suis vraiment heureux que Trump ait gagné. Le problème c’est que les gens n’aiment pas qu’on ne vote pas comme eux : famille, amis, collègues…”

Trumpiste déclarée, Reven n’a pas pu savourer la victoire de son candidat dans sa ville, Atlanta, où la majorité de la population est composée de noirs comme elle :

Je suis une femme noire, mais je ne voterais pas pour quelqu’un simplement parce que c’est une femme et qu’elle est noire… ce ne serait pas très intelligent. Bien sûr, j’aimerais qu’une femme devienne présidente, mais il faut qu’elle soit compétente. Et lorsqu’il s’agit de négocier, les hommes ne respectent pas les femmes, car ils se considèrent comme plus logiques. Prendre des décisions nécessite de la logique, pas de l’émotion ; Cependant, les femmes sont souvent perçues comme plus émotives, c’est un fait.

Reven n’est pas représentatif des Afro-Américains à Atlanta, où ce sont majoritairement des femmes noires qui votent et s’engagent en politique… Ce sont elles qui font le travail, explique Shanita Miller, une jeune influenceuse noire qui connaît bien sa ville.

“‘Ne touchez pasNe touchez pas, ne touchez pas mon corps » : c’était aussi un slogan de campagne, repris par les femmes après que la Cour suprême a annulé la protection fédérale du droit à l’avortement en 2022. Ce droit est désormais entre les mains des Etats et varie en fonction des majorités politiques.

En Géorgie, État républicain très conservateur, l’avortement n’est autorisé que pendant les six premières semaines de grossesse. Passé ce délai, cela n’est autorisé que si le cœur du fœtus ne bat plus ou si la vie de la mère est gravement menacée. Une loi dénoncée par la sénatrice démocrate Elena Genitori :

“Les médecins ici peuvent être poursuivis pour des crimes s’ils pratiquent un avortement… ils ont peur, c’est pourquoi la Géorgie a un bilan lamentable en matière de nombre de femmes qui meurent des suites d’une grossesse… mais de nombreux républicains veulent aller plus loin en interdisant la pilule du lendemain.”

Officiellement, deux femmes enceintes sont décédées au cours des deux dernières années en raison d’un retard de traitement dans cet État qui compte 11 millions d’habitants. Et c’est ce qui a failli arriver à Avry Davis-Belle, chercheuse en génétique de 34 ans et déjà mère d’un jeune enfant. À la mi-octobre, alors qu’elle était enceinte de 18 semaines, elle a fait une fausse couche. Le bébé qu’elle désirait n’était plus viable et devait subir une intervention chirurgicale d’urgence.

« Les médecins ont dû attendre que ma vie soit en danger, sans doute… et si je ne suis pas mort, c’est parce qu’ils ont été excellents. Mais ils ont dû surmonter des obstacles qui n’ont rien à voir avec la médecine ou le sauvetage de vies, et qui sont soumis à la loi.
Perdre un enfant est une expérience triste et douloureuse, mais ces lois, promulguées par notre ancien président, ont rendu la situation encore plus terrible.

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Gigi Pedrassa, directrice exécutive du Georgia Latino Community Fund, remet en question le vote latino. novembre 2024
©Radio -Cécile de Kervasdoué

À cela s’ajoutent les complications possibles dues à ces retards d’intervention pouvant conduire à la stérilité. Qu’est-ce qui nous fait penser au soutien de certaines femmes aux Républicains qui défendent cette politique, notamment parmi les Latinos, la deuxième communauté ethnique d’Atlanta ? Est-ce que 70 % des Latinos soutiennent l’avortement, et pourtant ils ont voté pour Donald Trump, se demande Gigi Pedrassa, directrice exécutive du Latino Community Fund of Georgia.

« La communauté latino est une communauté conservatrice sur la religion ou la famille, le machisme est très présent… cependant c’est une communauté qui aspire à la protection, mais l’avortement est au bas des priorités qui sont d’avoir un toit, manger et survivre… le reste c’est aléatoire”

Le gouvernement républicain de Géorgie envisage donc désormais d’aller plus loin en interdisant la pilule du lendemain.

 
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