Un fonds de 1,2 milliard de dollars pour développer l’industrie des vaccins en Afrique

Un fonds de 1,2 milliard de dollars pour développer l’industrie des vaccins en Afrique
Un fonds de 1,2 milliard de dollars pour développer l’industrie des vaccins en Afrique

Cette mesure est le résultat du Sommet du Vaccin tenu à Paris le 21 juin. A l’instar des projets en cours au Sénégal et au Rwanda, la production s’organise. Non sans difficultés.

L’épidémie de Covid est passée, mais la question de la vaccination reste toujours aussi pressante en Afrique, que ce soit contre la rougeole, le choléra, la fièvre jaune, la méningite ou encore Ebola.
Dans le cadre d’un sommet de haut niveau organisé à Paris le 21 juin conjointement par Gavi, l’Alliance mondiale pour les vaccins, l’Union africaine et le président Emmanuel Macron, les grands partenaires du dossier ont renouvelé leurs engagements industriels et financiers pour les prochaines années en Afrique avec environ 2,5 milliards de dollars de promesses. A cela s’ajoute la création d’un fonds baptisé Accélérateur de production de vaccins en Afrique (AVMA – African Vaccine Manufacturing Accelerator). C’est la principale mesure nouvelle de ce sommet où étaient notamment présents les présidents du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye et du Rwanda, Paul Kagame, deux pays en pointe sur le sujet.
Avma, en tant que mécanisme de financement, entend développer la production et la souveraineté vaccinales sur le continent en coopération entre les États, les institutions internationales et Gavi, présidée par le Portugais José Manuel Barroso, ancien président de la Commission européenne.
Douze donateurs souverains et philanthropiques se sont engagés à consacrer 1,2 milliard de dollars sur dix ans au fonds Avma. Outre la France (100 millions de dollars), ces donateurs sont l’Allemagne (318 millions de dollars), la Commission européenne (233 millions de dollars), l’Italie (150 millions de dollars), les États-Unis (150 millions de dollars), le Canada (65 millions de dollars) et le Royaume-Uni. (60 millions de dollars) ainsi que le Japon, la Norvège, la Fondation Bill et Melinda Gates, le Luxembourg et enfin l’Irlande. A noter qu’il ne s’agit pas vraiment de fonds nouveaux, puisqu’une grande partie de ces engagements proviennent de réallocations stratégiques de financements contre le Covid-19. Initiée en 2023, l’AVMA a fait l’objet l’année dernière d’une large consultation des parties prenantes (États, OMS, industriels, scientifiques, ONG…) par Gavi et l’Union africaine.
Sur le terrain, le fonds se matérialisera essentiellement sous la forme d’un mécanisme de subventions aux producteurs industriels pour les aider à compenser les coûts de développement et de production, à l’instar de ce qui a été fait pour le sida. il y a plusieurs décennies. Afin d’enclencher un cercle vertueux, les financements seront bien entendu réservés aux seuls vaccins fabriqués en Afrique. Pour y accéder, chaque industriel est invité à déposer une manifestation d’intérêt, selon une procédure dont Gavi a publié les éléments dans un guide mis à jour le 20 juin. Des groupes comme les Sud-Africains Aspen et Biovac ont déjà indiqué qu’ils frapperaient ce guichet. La liste prioritaire des vaccins ciblés par Avma à ce stade comprend les spécialités suivantes : choléra (oral), paludisme, rougeole-rubéole, hexavalent, fièvre jaune, Ebola, rotavirus (gastro-entérite) et pneumocoque.
Durant la pandémie de Covid, une triste réalité est apparue : il y avait, au total, une dizaine d’industriels à travers le continent, concentrés dans un petit nombre de pays, dont l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, le Sénégal ou la Tunisie. L’Afrique représente environ 20 % de la population mondiale, mais l’industrie vaccinale du continent ne fournit qu’environ 0,1 % de l’approvisionnement mondial. La demande de vaccins est estimée à plus d’un milliard de dollars par an. Un chiffre qui devrait croître proportionnellement à l’évolution de la population au cours des prochaines décennies. De nombreuses initiatives industrielles de pays ou d’entreprises ont vu le jour lors de la dernière pandémie. Non sans rencontrer son lot de difficultés. Le groupe américain Moderna vient d’indiquer qu’il suspendait, pour une durée indéterminée et faute de demande suffisante, son projet de méga usine au Kenya (à hauteur de 500 millions de dollars d’investissement initial annoncé en 2022). qui devait produire des vaccins à ARN messager contre le Covid notamment. A l’inverse, les dossiers avancent. C’est le cas du projet Madiba à Diamniadio au Sénégal (250 millions de dollars) qui s’appuie sur l’Institut Pasteur de Dakar et pour lequel l’Europe apporte un financement très important, aux côtés de la fondation Mastercard, des Etats-Unis ou de l’IFC (Banque Mondiale). ). L’Institut Pasteur de Dakar a également confirmé lors du sommet de Paris ses investissements pour augmenter la production de vaccins contre la fièvre jaune et développer des plateformes antigéniques innovantes pour les vaccins contre la rougeole et la rubéole et les vaccins à ARNm. . A Kigali, au Rwanda, l’usine de vaccins (150 millions de dollars) développée en coopération entre le groupe allemand Biontech et l’État est, quant à elle, en bonne voie. Il est construit en blocs modulaires successifs.

Lors du sommet de Paris, Gavi, l’Alliance du Vaccin, a estimé ses besoins financiers pour les cinq prochaines années à 9 milliards de dollars. De quoi vacciner 500 millions d’enfants et sauver plus de huit millions de vies entre 2026 et 2030. A ce titre, les États-Unis, la France, l’Espagne, le secteur privé et les organisations philanthropiques se sont engagés à apporter un soutien rapide de 2,4 milliards de dollars. Lors du rendez-vous parisien, les entreprises ont également présenté leurs différents projets. Sanofi a notamment indiqué poursuivre ses investissements pour un nouveau vaccin contre la fièvre jaune basé sur une technologie innovante de culture cellulaire. Le groupe français s’est également associé à Biovac pour produire un vaccin inactivé contre la polio. Cette société sud-africaine s’est également associée à la société sud-coréenne EuBiologics pour fabriquer un vaccin pentavalent contre la méningite en Afrique. La société ghanéenne Atlantic Lifesciences a de son côté annoncé un partenariat pour produire des vaccins contre le papillomavirus. EuBiologics a annoncé un investissement pour augmenter l’approvisionnement de son vaccin contre le choléra nouvellement préqualifié. Notons à ce propos qu’à l’occasion du sommet, une déclaration spécifique visant à soutenir la production locale de vaccins contre le choléra a été publiée. La France s’est engagée sur ce point et Emmanuel Macron a annoncé un soutien spécifique de dix millions d’euros.

 
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