« Les sectes se sont diversifiées et explosent depuis le covid »

« Les sectes se sont diversifiées et explosent depuis le covid »
« Les sectes se sont diversifiées et explosent depuis le covid »

L’annonce est arrivée comme un coup de semonce jeudi en fin d’après-midi : le Centre d’information et de conseil sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) fermera ses portes, pour une durée indéterminée, le 1er juillet, faute de ressources financières et de personnel suffisant.

Une décision qui met en lumière le manque d’attention portée par le gouvernement fédéral aux dérives sectaires. « Le CIAOSN a toujours dénoncé un manque cruel de soutien financier et de personnel, déplore André Frédéric, élu spécialiste des sectes, président de l’association d’aide aux victimes des sectes (Aviso) et de la fédération européenne des centres de recherche et d’information sur le sectarisme (Fecris). . Le CIAOSN était le seul réceptacle des demandes et des questions du public et du gouvernement fédéral. La seule organisation en Belgique à répondre encore aux questions des particuliers. Désormais, il ne reste plus qu’Aviso, la seule organisation à accueillir les victimes des sectes en Belgique.»

Une page se tourne, l’observatoire de la secte va fermer ses portes

La fermeture du CIAOSN arrive à un mauvais moment, estime André Frédéric, au moment où l’on observe une multiplication des dérives sectaires, suite aux crises du covid et de l’énergie. «Le CIAOSN joue un rôle crucial pour la société», estime André Frédéric. Peut-être encore plus maintenant parce que le phénomène des dérives sectaires explose. Les sectes se diversifient et se multiplient. Notamment grâce aux réseaux sociaux qui peuvent recruter des personnes vulnérables en Belgique depuis l’autre bout de la planète.

Une multiplication de sectes qui ont toutes le même but : formater le cerveau pour mettre la main sur le portefeuille. « Ils ciblent les personnes vulnérables et, depuis le covid, le terrain est fertile. Beaucoup de gens ont souffert de la crise du covid. Dans leur chair en étant eux-mêmes malades mais aussi psychologiquement en raison de l’isolement provoqué par les confinements mais aussi la perte d’êtres chers. De nombreuses personnes peuvent chercher du réconfort sur les réseaux sociaux et rencontrer les mauvaises personnes.

Alors que la chasse aux sectes est au point mort depuis 5 ans en Belgique, les gourous ont profité de la crise du coronavirus !

Selon André Frédéric, cela justifie le maintien d’une organisation étatique. « Que se passerait-il si l’on revivait une tragédie comme celle de l’Ordre du Temple Solaire (NDLR : secte qui a entraîné la mort de 74 personnes) ? Nous soulignerons les erreurs de l’État qui n’a pas maintenu une organisation qui aurait pu l’alerter sur l’émergence d’une nouvelle secte.

Dans son dernier rapport, le CIAOSN a indiqué avoir encore reçu des centaines d’arrestations de citoyens préoccupés par des associations aux dérives potentiellement sectaires. « Le citoyen fait ce qu’il veut. S’il veut se promener avec une saucisse sur la tête, c’est son choix. Mais ce qui relève de la responsabilité publique, ce sont les excès sectaires. Si vous avez un cancer et qu’on vous dit de ne pas faire de chimio, c’est une responsabilité publique. Le CIAOSN s’efforce d’éviter cela. Il est essentiel de leur en donner les moyens. D’autant plus que le CIAOSN est une structure de quelques personnes qui font un travail extraordinaire. Cela ne nécessite qu’un budget dérisoire, à l’échelle du budget fédéral.»

 
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