Benjamin Netanyahu a finalement pris sa décision au moment le plus inattendu, alors que débutait aux États-Unis le jour des élections dont le résultat devrait s’avérer décisif pour son pays. Mardi 5 novembre au soir, le Premier ministre israélien a annoncé la démission de son ministre de la Défense, Yoav Gallant. Ce dernier, en opposition de plus en plus ouverte à Netanyahu sur la manière de mener la guerre à Gaza, mais aussi sur d’autres questions cruciales, a fini par incarner une forme de contradiction interne, et intolérable, pour le Premier ministre, même si tous deux appartiennent au même parti, le Likoud. Cette décision, qui a immédiatement déclenché des manifestations dans plusieurs localités d’Israël, met fin à de longs mois de tensions entre les deux hommes. Cela survient alors qu’Israël est toujours engagé dans une guerre qui, de Gaza au Liban, implique l’armée sur de multiples fronts, et alors que l’Iran menace d’entreprendre une nouvelle séquence d’attaques de missiles contre le territoire israélien.
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Pour justifier sa décision, le premier ministre israélien a indiqué dans un communiqué avoir eu des entretiens avec Yoav Gallant. « d’importants différends sur la manière de mener la campagne militaire ». « En pleine guerre, la confiance est plus que jamais nécessaire entre le Premier ministre et son ministre de la Défense »De plus, “Ces derniers mois, cette confiance s’est érodée”Netanyahu avait écrit quelques heures plus tôt dans une lettre adressée à Gallant.
Les tensions entre les deux hommes avaient en effet atteint un point de rupture au cours de l’été. Yoav Gallant, avec le soutien de la hiérarchie militaire, mais aussi le consensus des leaders du renseignement, estime, dès début 2024, que l’armée devrait mettre un terme aux opérations terrestres à Gaza et qu’il est urgent de conclure un accord avec Hamas pour mettre fin à la guerre et obtenir la libération des otages israéliens encore en vie (il n’y aurait que 51 des 101 prisonniers dans l’enclave, selon le gouvernement). Benyamin Netanyahou, de son côté, continue d’avoir un avis opposé, qui est aussi celui des ministres d’extrême droite de sa coalition gouvernementale. Ces derniers ont menacé de partir en cas d’accord de paix à Gaza conduisant à de nouvelles élections, une perspective que rejette Netanyahu, craignant de perdre le pouvoir.
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