(Mis à jour avec des détails)
par Helen Coster et Joseph Axe
Joe Biden et Donald Trump se sont affrontés jeudi sur l’avortement, les conflits en Ukraine et à Gaza, l’immigration et l’économie lors du premier débat avant l’élection présidentielle de novembre.
Le président démocrate, la voix rauque, a buté à plusieurs reprises sur ses propos au début du débat. Deux responsables de la Maison Blanche ont déclaré que Biden avait contracté un rhume.
Les performances inégales du président sortant de la Maison Blanche pourraient toutefois alimenter les inquiétudes quant à ses capacités cognitives.
Joe Biden, 81 ans, et Donald Trump, 78 ans, devaient démontrer leur compréhension des questions qui comptent pour les Américains et éviter toute erreur, alors que les sondages montrent que les deux rivaux sont au coude à coude en leur faveur.
Donald Trump a refusé de reconnaître toute responsabilité dans la prise d’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 et a affirmé que de nombreuses personnes arrêtées étaient innocentes.
« Ce type n’a aucun sens de la démocratie américaine », s’est moqué Biden.
Le président américain a également reproché à son prédécesseur républicain d’avoir nommé une majorité de juges en faveur de l’annulation de l’arrêt Roe v Wade de 1973 qui a ouvert la voie à la légalisation de l’avortement aux États-Unis.
Donald Trump a répondu que Joe Biden ne soutiendrait aucune limitation du droit à l’avortement et que permettre aux États de décider s’ils voulaient ou non autoriser l’avortement était la bonne décision.
L’ancien locataire de la Maison Blanche a déclaré que son successeur n’avait pas réussi à sécuriser la frontière sud des Etats-Unis, permettant l’entrée de criminels sur le territoire américain.
“Une fois de plus, il exagère, il ment”, s’est exclamé Joe Biden.
Le premier débat, diffusé en prime time sur CNN, se déroulera plus de quatre mois avant l’élection du 5 novembre, ce qui est inhabituellement tôt dans la campagne. Un deuxième et dernier débat aura lieu le 10 septembre.
UNE NATION DIVISÉE
Le débat s’est ouvert sur la question de l’économie, l’une des principales préoccupations des Américains.
Joe Biden a reconnu que les prix ont augmenté depuis son entrée en fonction en raison de l’inflation, mais a déclaré qu’il avait « remis les choses en ordre » après la pandémie de COVID-19.
Donald Trump, de son côté, a affirmé qu’il avait dirigé « la meilleure économie de l’histoire de notre pays » avant le début de la pandémie et a déclaré qu’il avait alors pris des mesures pour éviter que la situation économique ne s’aggrave.
Ce débat intervient alors que le climat politique est tendu aux Etats-Unis, profondément divisés et où deux tiers des électeurs se disent inquiets d’une éventuelle flambée de violence après le scrutin, selon un sondage Reuters/Ipsos réalisé en mai.
Donald Trump a été reconnu coupable en mai de toutes les accusations portées contre lui dans l’affaire Stormy Daniels, devenant ainsi le premier ancien président des États-Unis à être reconnu coupable d’un crime criminel.
Le candidat républicain, visé par trois procédures pénales, a laissé entendre par le passé qu’il punirait ses ennemis politiques s’il revenait au pouvoir.
Même si aucun des deux candidats ne dispose d’une nette avance dans les sondages d’opinion, Joe Biden est derrière Donald Trump dans les sondages réalisés dans la plupart des États dits « swing ».
Ni Joe Biden ni Donald Trump ne sont particulièrement populaires auprès de nombreux Américains, et beaucoup restent ambivalents quant à leur vote. Environ un électeur sur cinq déclare ne pas avoir encore choisi son candidat et envisage de voter pour un candidat alternatif ou de s’abstenir, selon un sondage Reuters/Ipsos.
(avec les contributions de James Oliphant, Doina Chiacu, Stephanie Kelly, Nathan Layne et Steve Holland ; écrit par Joseph Ax et Andy Sullivan ; version française par Camille Raynaud)
