La crise sanitaire frappe la DPJ Côte-Nord

La crise sanitaire frappe la DPJ Côte-Nord
La crise sanitaire frappe la DPJ Côte-Nord

À Port-Cartier, un enfant en famille d’accueil locale a appris la semaine dernière qu’il avait perdu son intervenant en protection de la jeunesse (DPJ). Elle venait d’une agence privée. Les conditions de l’offre qui lui a été proposée ne l’ont pas convaincue de rester.

En 9 ans de placement pour cet enfant, c’était le 13ème intervenant à son dossier. Elle est en charge de son suivi psychosocial. C’est vers elle qu’il peut se tourner en cas d’urgence, ou pour parler. C’est elle qui, en théorie, doit le rencontrer une fois par mois pour suivre son dossier, avec qui on espère qu’il développera un lien de confiance. Déjà, ces réunions n’ont pas toujours lieu, faute de personnel. Le DPJ doit se concentrer sur les urgences.

« Les choses vont mal et le gouvernement a aggravé la situation en prenant cette décision. [fin de la main-d’œuvre indépendante]. Déjà, le DPJ manque de moyens. Ça va être catastrophique », estime Sylvie (nom fictif), qui porte le titre de famille d’accueil locale, ce qui signifie que contrairement aux familles d’accueil habituelles, elle a un « lien important » avec l’enfant qu’elle héberge et qui a été retiré du pays. son environnement familial par la DPJ.

Elle n’est ni la première ni la dernière à qui nous avons fait, ou ferons cette annonce de la perte d’un intervenant dans le dossier. La crise sanitaire qui frappe la Côte-Nord dans les hôpitaux s’attaque également aux services sociaux. À l’instar des infirmières des hôpitaux de la région, les travailleurs de la DPJ Côte-Nord proviennent souvent d’agences privées. Plusieurs sont sous le même type de contrats qui sont soumis à l’imposition de prix maximaux par le gouvernement, qui veut éliminer cette main d’œuvre pour favoriser un retour au public.

« Je pense à tous les enfants qui viennent de perdre un service. Ce sont des enfants qui ont très peu de choses dans la vie. Très peu de personnes vers qui s’adresser, c’est affreux, c’est vraiment catastrophique », réitère Sylvie.

Chez nous, la situation se passe bien pour le moment. « Nous nous en sortirons », assure-t-elle, même si l’enfant qu’elle accueille n’a plus de tuteur pour une durée indéterminée. « Cela se passe bien, mais cela ne veut pas dire que l’année prochaine, ou dans quelques mois, ce sera le cas. Peut-être que nous en aurons aussi besoin à un moment donné (…) Nous nous tournerons vers les secours. »

A noter qu’il existe une autre équipe de travailleurs sociaux qui se chargent d’accompagner les « parents » de la famille d’accueil. Aucune main-d’œuvre indépendante n’est affectée à ce centre d’activité de la DPJ Côte-Nord qui est plutôt stable, selon le syndicat.

“Le feu est maîtrisé”

«Le feu est bien maîtrisé», a commenté la présidente nationale et nord-côtière de la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec, Mélanie Gagnon. «Ça se ressent. Pour les jeunes familles d’accueil, c’est difficile. On accueille un enfant et on a moins de soutien que d’habitude, car les soignants sont débordés. »

Au cours des dernières semaines, plusieurs familles d’accueil l’ont contacté parce qu’elles étaient informées de la perte immédiate ou imminente d’un travailleur à leur dossier, comme dans le cas de Sylvie.

“En supprimant les agences qui sont venues nous donner un peu de répit, on vient de nous mettre sous respirateur artificiel, et en ça, ce sont les enfants qui paient, car ils ne bénéficient pas d’un suivi adéquat dans leur situation”, a déploré Mme Gagnon.

Pour elle, la Côte-Nord aurait dû faire l’objet d’une exemption des mesures gouvernementales, du moins le temps de mettre en place des équipes volantes. À Forestville, par exemple, il n’y a pas d’intervenants ressources pour les familles d’accueil, selon Mme Gagnon. Il y a un poste, mais il n’est pas pourvu. C’est donc un travailleur de Baie-Comeau qui est aux commandes.

« Au lieu d’avoir 20 ou 30 familles à gérer, elle se retrouve avec 50, 60. Cela n’a pas de sens. »

 
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