Le bénéfice net est tombé à 27,56 milliards de dollars contre 32,58 milliards de dollars au troisième trimestre 2023, marquant le septième trimestre consécutif de baisse.
Le géant pétrolier saoudien Aramco a annoncé mardi une baisse de 15 % de son bénéfice net au troisième trimestre par rapport à la même période de l’année dernière, en raison de la faiblesse des prix malgré les réductions de production et l’escalade au Moyen-Orient.
La baisse du bénéfice net à 27,56 milliards de dollars, contre 32,58 milliards de dollars en 2023, marque le septième trimestre consécutif de baisse pour Aramco, l’une des plus grandes entreprises mondiales en termes de capitalisation boursière.
Ce joyau de l’économie saoudienne est la principale Source de revenus du programme de réformes Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane, visant à préparer le royaume à l’ère post-pétrolière.
La baisse du bénéfice trimestriel “reflète principalement l’impact de la baisse des volumes de pétrole brut vendu et de l’affaiblissement des marges de raffinage”, a indiqué la société dans un communiqué publié à la Bourse saoudienne.
Après une série de réductions de production remontant à octobre 2022, le premier exportateur mondial de brut produit actuellement environ 9 millions de barils par jour (mbj), bien en dessous de sa capacité de 12 mbj.
Malgré ces réductions de production et l’escalade militaire au Moyen-Orient, les prix sont restés bas, en raison des craintes d’une offre excédentaire sur le marché.
Le baril de Brent, la référence pétrolière mondiale, s’échangeait mardi à 75 dollars, un prix bien inférieur au seuil d’équilibre budgétaire estimé pour l’Arabie saoudite.
“Aramco a généré un bénéfice net solide (…) malgré la faiblesse des prix du pétrole”, a déclaré mardi son PDG, Amin Nasser, dans un communiqué distinct.
Aramco continuera de verser un dividende lié à la performance de 10,8 milliards de dollars au cours du quatrième trimestre et accordera son dividende de base pour le troisième trimestre d’un montant de 20,3 milliards de dollars.
L’entreprise s’efforce de diversifier ses activités, en “investissant massivement dans les énergies renouvelables, l’hydrogène ainsi que le captage et le stockage du carbone”, tout en “assurant de développer (ses) activités pétrolières, gazières et pétrochimiques”, a déclaré M. Nasser lors d’un forum d’investisseurs. à Riyad la semaine dernière.
Aramco a enregistré des bénéfices records en 2022 après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a fait monter en flèche les prix de l’or noir.
Mais son bénéfice a chuté d’un quart l’année dernière en raison de la chute des prix du pétrole et des réductions de production.
Le bénéfice du premier trimestre de cette année a chuté de 14,5% et celui du deuxième trimestre de 3,4%.
« Risque géopolitique au Moyen-Orient »
Alors que certains analystes prévoyaient une hausse du prix du baril de brut en raison des incertitudes sur une extension du conflit dans la région, où Israël est en guerre contre le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban, « les marchés semblent exclure cette possibilité ». le risque géopolitique au Moyen-Orient», assure Amena Bakr, analyste chez Energy Intelligence.
À moins d’une « interruption de l’approvisionnement », il y a « peu de chances que les prix augmentent », a-t-elle déclaré.
Si le Brent approchait les 80 dollars début octobre, il n’a pas approché les 96,2 dollars le baril qui, au niveau actuel de production, permettraient à l’Arabie saoudite de maintenir son équilibre budgétaire, selon le Fonds monétaire international (FMI).
En octobre, le président américain Joe Biden a appelé Israël à épargner les sites pétroliers iraniens dans ses attaques contre l’Iran.
“Certains sur le marché pensent qu’à l’approche des élections américaines, des efforts ont été faits pour maintenir les prix bas”, explique Mme Bakr, en faisant référence à l’élection présidentielle de mardi aux États-Unis.
« Des marchés faibles »
La baisse annuelle du bénéfice d’Aramco “ne surprend pas le gouvernement, qui a déjà revu à la baisse ses prévisions de revenus pour cette année en raison de la faiblesse des marchés pétroliers”, estime Jamie Ingram, de la publication spécialisée Middle East Economic Survey.
Dimanche, l’Arabie saoudite et sept autres membres du bloc pétrolier OPEP+ ont annoncé qu’ils prolongeraient jusqu’à fin décembre une réduction de la production de 2 mbj annoncée en novembre 2023 dans le but d’augmenter les prix.
Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dirigés par l’Arabie saoudite et la Russie, ont conclu un accord appelé OPEP+ en 2016 pour mieux influencer le marché.
La participation de l’État saoudien dans Aramco est d’environ 81,5 %.
