Avec la baisse des prix et des taux d’intérêt, le pouvoir d’achat dans le neuf s’améliore. Les prêts bonifiés et les rabais accordés par les promoteurs donnent également un avantage aux acheteurs. La situation est telle que dans de plus en plus de villes, acheter un nouvel appartement coûte moins cher qu’acheter un bien existant.
Et si les nouveautés n’étaient plus inaccessibles ? Entre la baisse des prix et la baisse des taux d’intérêt, le pouvoir d’achat des biens immobiliers neufs s’améliore un peu partout, selon le baromètre du site Find-un-logement-neuf.com en partenariat avec le courtier Empruntis.
Ils ont observé l’évolution des mensualités d’emprunt nécessaires à l’achat d’un appartement neuf de trois pièces dans les dix plus grandes villes de France. Les résultats varient en fonction des prix pratiqués localement par les promoteurs mais aussi des tarifs qui peuvent différer selon les régions.
Ainsi, sur les dix plus grandes villes de France, neuf ont enregistré une baisse du budget mensuel dédié à l’achat immobilier d’un T3. « Face à un nombre de plus en plus réduit d’investisseurs Pinel et de fait, à un marché qui s’oriente naturellement davantage vers les primo-accédants, les promoteurs sont en train de constituer une offre plus en adéquation avec la nouvelle capacité d’emprunt des ménages et donc plus abordable » , explique Céline Coletto, porte-parole de Find-un-logement-neuf.com.
Les économies mensuelles réalisées sont d’environ 500 euros :
• Bordeaux : 1 741 euros aujourd’hui contre 2 224 euros en novembre 2023
Les économies mensuelles réalisées sont de 200 à 300 euros :
• Strasbourg : 1 714 euros aujourd’hui contre 2 081 euros en novembre 2023
• Nantes : 1 836 euros aujourd’hui contre 2 131 euros en novembre 2023
• Marseille : 1 817 euros aujourd’hui contre 2 089 euros en novembre 2023
• Lille : 1 742 euros aujourd’hui contre 1 948 euros en novembre 2023
• Toulouse : 1 746 euros aujourd’hui contre 1 956 euros en novembre 2023
• Montpellier : 1 776 euros aujourd’hui contre 1 969 euros en novembre 2023
L’économie mensuelle est d’environ une centaine d’euros :
• Lyon : 2 341 euros aujourd’hui contre 2 479 euros en novembre 2023
La ville de Nice fait exception puisque la mensualité ne diminue pas et passe de 2 441 euros en novembre 2023 à 2 525 euros aujourd’hui. Attention également au cas de Paris avec une baisse des prix biaisée par le faible volume de biens neufs mis en vente (il ne reste que quelques files d’attente de programmes).
Le marché immobilier : Volume, prix… où sont les logements neufs ? – 16/10
PTZ, frais de notaire réduits…
Et c’est sans compter tous les avantages qui réduisent le coût d’achat d’une maison neuve :
• Prêt à taux zéro (jusqu’à 180 000 € dans le neuf contre 132 000 € dans l’ancien avec travaux)
• Prêts bonifiés des banques pour l’achat de logements économes en énergie
• Prêts spécifiques de certains promoteurs ayant signé des conventions avec des banques
• Frais de notaire réduits (environ 3% du prix du bien pour les biens neufs, contre environ 8% pour les biens anciens)
• Taxe foncière pour tout ou partie offerte pendant 2 ans
Prenons l’exemple de Strasbourg, la grande ville la plus abordable pour acheter un T3 neuf. Pour un prêt sur 20 ans à 3,5%, il vous faudra 1 714 euros de mensualités pour acheter ce 3 pièces. L’économie réalisée est déjà de 367 euros par mois par rapport à ceux qui ont acheté l’année dernière.
Et si l’on prend en compte les prêts bonifiés, la facture peut encore être réduite. Si vous bénéficiez d’un prêt à taux zéro de l’État, d’un prêt Action Logement (30 000 euros à 1 % d’intérêt) et d’un prêt bonifié de la banque, vous pouvez faire descendre ces mensualités en dessous de 1 400 euros (1 382 euros).
Le neuf moins cher que l’ancien
Ainsi, entre les remises accordées par les promoteurs et les prêts bonifiés d’un côté du neuf et de l’autre le coût des travaux de l’ancien, il arrive de plus en plus souvent que l’achat d’un logement neuf devienne moins cher qu’un logement ancien. . C’est notamment le cas à Bordeaux, Strasbourg, Montpellier et Toulouse.
“Cette situation s’explique notamment par la baisse des prix des biens restés invendus mais aussi par les nouvelles normes énergétiques et les obligations liées au DPE qui rendent certains logements anciens plus chers compte tenu des travaux de rénovation”, explique Nassima Khiari, responsable des relations bancaires du courtier Empruntis.
« Il y a, selon nous, une fenêtre de tir à ne pas manquer », estime Céline Coletto.
« Avec la disparition de Pinel le 31 décembre, les promoteurs continuent de libérer leur stock en multipliant les offres commerciales et les remises », poursuit-elle. Une fenêtre d’opportunité, qui risque de ne pas durer.
Avec le nouveau seuil à atteindre dès 2025 dans la Réglementation Environnementale (RE2020), elle anticipe des hausses de prix de la part des constructeurs « afin d’absorber ce saut technologique imposé ». Ainsi, pour les deux experts, « c’est plus que jamais le moment d’acheter de nouvelles choses ».
Marie Coeurderoy et Marine Cardot